Palestine : un nouveau statut pour quoi faire ?
par Abdoulaye Jamil Diallo
vendredi 30 novembre 2012
Quatorze mois après leur premier passage devant le Conseil de sécurité de l'Onu pour l'obtention du statut d’État membre, les Palestiniens reviennent, ce jeudi 29 septembre, pour, cette fois-ci, solliciter le statut d’État observateur non-membre. Mais pour quoi faire ?
Le 29 septembre, une date hautement symbolique quand on sait qu'en 1947, l'Assemblée générale de l'Onu adoptait le même jour le plan de partage de la Palestine pour faire cohabiter côte à côte un État juif et un État arabe.
Soixante-cinq ans plus tard, l’État juif, qui n'existait pas, est aujourd'hui bel et bien en place, récusant de toutes ses forces l'idée d'un État arabe, en occupant de plus en plus le territoire pour étouffer à jamais toute velléité d'autodétermination du peuple palestinien.
Un État observateur pour quoi faire ?
Les Palestiniens espèrent arriver à travers ce statut à faire reconsidérer favorablement leur requête d'il y a 14 mois pour une reconnaissance en tant que membre à part entière de l'ONU.
Les autorités palestiniennes voient également à travers l'obtention du statut d’État observateur non-membre, un tremplin vers un « règlement pacifique » du conflit les opposant à Israël, ainsi qu'un moyen de faciliter la reconnaissance de la coexistence de deux États, notamment « sur la base des frontières de 1967 ».
Le statut d’État observateur non-membre aura d’autre part l’avantage de permettre aux Palestiniens d’adhérer à de nombreuses organisations internationales ainsi qu’à des traités comme la fameuse Quatrième Convention de Genève sur la protection des civils. Mais ce statut pourrait surtout lui ouvrir les portes de la Cour pénale internationale (CPI), en vue d’un éventuel recours contre les violations israéliennes.
Qu'en pensent les alliés occidentaux de l’État juif ?
Si les États-Unis et le Canada sont déterminés à s'opposer à la requête palestinienne, sur le vieux continent, on peine à parler d'une même voix.
Les Américains invoquent le prétexte de leur allié israélien que la reconnaissance d’un État palestinien aux côtés de l’État juif doit exclusivement découler d'un accord entre les deux protagonistes. Le Département d’État américain menace d’ailleurs, en cas d’octroi de ce statut, d’annuler la promesse d’aide américaine aux Palestiniens d’un montant de 200 millions de dollars.
En Europe, on sait d’ores et déjà que la France, l’Espagne, l’Autriche ou encore la Suisse ou le Danemark se disent tous favorables au nouveau statut sollicité par les autorités palestiniennes.
Un soutien d’ailleurs renforcé par la Russie, mais qui rencontre toutefois la circonspection de Londres et de Berlin.
Israël dénonce pour sa part une violation des accords d’Oslo et condamne une démarche « unilatérale » des autorités palestiniennes. L’État juif a précisé toutefois - par le porte-parole de son ministère des Affaires étrangères - qu’il n’annulerait pas pour autant les accords économiques précédemment conclus avec les Palestiniens.
Abdoulaye Jamil Diallo