Pérou : un pisco de mauvais goût...

par Vin Spirit IE
lundi 27 août 2007

Le nom de Pisco, avant d’être celui de la ville péruvienne victime du grave séisme du 15 août dernier, est connu des amateurs d’alcools exotiques. Le pisco désigne en effet une eau-de-vie de raisin, titrant 40°, similaire à la grappa italienne.

Le ministre péruvien de la Production, Alan Rey (ci -contre) a présenté la semaine dernière une série limitée à 1000 exemplaires d’une bouteille de pisco destinée à remercier les représentants de pays étrangers ou d’institutions internationales pour l’aide apportée à la reconstruction. Geste louable, qui serait passé inaperçu si l’Association de producteurs de pisco n’avait pas labellisé cette édition spéciale "Pisco 7,9" en référence à la magnitude du séisme qui a frappé la ville. La polémique a enflé si bien que le geste va rester, sans la dénomination du pisco. Peut-être ces bouteilles garderont-elles sur leurs étiquettes leur message de remerciement ainsi que le message "Solo hay uno" (il n’y en a qu’un).
Il faut savoir en effet que le pisco cristallise les relations conflictuelles entre le Pérou et le Chili, également gros producteur de pisco. Si le Chili ne conteste pas la paternité du Pérou sur le produit (depuis le XVIe siècle), le pays, selon les Péruviens, usurpe la propriété d’un produit dont la protection par une appellation d’origine est un cheval de bataille du Pérou. Une procédure a été lancée par le pays en 2005 devant l’Office mondial de la propriété intellectuelle, afin d’interdire au Chili l’usage du terme pisco. Mais dans les accord bilatéraux, l’Union européenne par exemple s’est bien gardée de choisir et admet les piscos des deux pays...
Le sujet déchaîne vraiment les passions y compris sur Internet où les pages relatives au "pisco chileno" et au "pisco del Peru" de Wikipédia en espagnol ont été verrouillées suite au vandalisme de contributeurs trop impliqués dans la défense de leur patrimoine !
Toute cette affaire est à remettre dans le contexte d’un pays en désarroi, qui doit affronter un état d’urgence aggravé par les pillages qui ont suivi le tremblement de terre. D’autres histoires bizarres, dont on ne sait pas si elles sont des rumeurs ou pas ont été aussi relayées dans la presse. Des boîtes de thon envoyées par le Venezuela auraient été utilisées comme supports de propagande par Chavez et Humala, opposants au régime péruvien (voir photo). Ces boîtes semblent avoir été mises en circulation mais par qui ?
On s’éloigne du sujet, mais c’est pour montrer que ce genre de situations tragiques et potentiellement explosives fait le lit de toutes les polémiques, actions d’influence plus ou moins avérées et autres manipulations...

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