Poker menteur autour de la mer Caspienne

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mardi 12 août 2008

Trop petit, aucun intérêt culturel pour les Occidentaux, l’Ossétie risque de basculer pour des années dans l’effroi. Après les années de plombs soviétiques, gageons que ne viennent pas les années d’horreur, où le seul tort de ce minuscule Etat est de se trouver sur la mauvaise route, celle qu’empruntent les oléoducs. Et demain ce sera au tour de qui ?

Pour certains conflits armés, il en va de même que certains divorces, les rancunes restent tenaces ; sans que l’on sache si c’est par vengeance suite à des amours cocufiés, ou si parce que le nouvel étalon nargue l’ancien amant éconduit.

Russie, Etats-Unis, Géorgie, Ossétie, secouez le tout, saupoudrez de poivre liquide noir, allumez le gaz, et vous avez le « coquetèle » pour faire une chouille du diable.

Sauf que, là, le diable, on ne sait plus trop bien où le placer dans ce vaste Monopoly, où les pions civils prendront les balles qu’il faudra, tandis que les financiers et autres politiques tenteront de faire main basse sur la rue de la paix et passeront par la case : « bank je touche gros ».

L’Amérique est fidèle à elle-même assoiffée et empressée dans son avidité à forcer le contrôle sur les énergies, incapable qu’elle est de se faire violence en économie, elle préfère répercuter cette dernière sur les populations qui n’en avaient point besoin.

La Russie, toujours aussi méfiante, et pour qui une poignée de main de son ennemi d’hier équivaut à placer une caméra discrète dans son ex-chambre à coucher. Que son ancien protégé refuse de laisser le petit doigt sur la couture, cela mérite comme le veut la tradition punition et châtiment exemplaires.

La Géorgie qui voit en l’oncle Sam ce que son ancienne marâtre n’a jamais pu lui offrir, sécurité et abondance de biens. Et un président trop empressé de se jeter dans les bras du body builder au sourire carnassier, tendance sérial killer.

Et puis l’Ossétie qui à n’en pas douter recevra tous les coups, sans même savoir pour quelques-uns d’où ils viendront, et qui, après bien des torrents rouges du sang de sa jeunesse, sera contrainte à rentrer dans le rang par la force.

Il manque quand même un acteur majeur dans cette étrange valse, et n’en doutons pas qu’une fois les festivités olympiennes terminées, la Chine entrera dans la danse.

Et puis, nous avons cette pathétique Europe, au bord du ring, comptant comme à l’accoutumé les points, et dans cette incapacité chronique à taper du poing, qui est presque une « trade mark » chez elle. Europe des mots et des consciences qui fera comme dans les Balkans durant les années 90, des moulinettes, que personne ne prendra au sérieux.

Les Ossètes auront droit à des Bernard-Henri Levy, Glucksmann et autres Finkielkraut qui sait, mais en attendant les coups il va bien falloir les parer, et il faudra bien plus que des plumes et des mots pour que cesse cette barbarie sur fond de contrôle des énergies.

Il faut juste garder l’espoir que cela se termine au plus vite, et que ceci ne débouche pas sur un copier-coller de l’ex-Yougoslavie.

Ah si demain l’homme pouvait mettre cette même violence à faire du bien, à n’en pas douter, on apprécierait ces « fées d’hiver ».

A peluche


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