Proposition féminine de paix : la politique du ventre vide

par Ben Ouar y Villón
lundi 5 janvier 2009

Même si, au vu de la violence des combats qui défigurent Israël et la Palestine, il apparaît que la solution de deux états démocratiques s’éloigne aujourd’hui à la vitesse des missiles ; même si l’on comprend bien que M. Ehud Barack ne fait que gagner quelques sièges sanguinolents de plus à la Knesset ; que se perpétue de part et d’autre la politique de l’horreur, menée par une poignée d’hommes contre leurs propres enfants ; même s’il est clair que les images d’enfants morts qu’on voit sur Al-Jazeera sont autrement plus parlantes que celles, plus propres, qu’on nous montre sur TF1 ; même si le monde sait que tout n’a pas "commencé par des tirs de roquettes" un beau matin de 1948, il est permis d’imaginer des solutions, réalistes ou pas.
Mais quand l’espoir s’envole ou que des utopies sont criminelles, il reste les rêves.

Il resterait aux femmes jamais citées de ces deux pays de mener enfin leur guerre à elles. Pourquoi dénier aux femmes le premier des pouvoirs qu’elles ont sur les hommes ? Pensons-nous que les femmes des deux pays, veuves éplorées, mères effondrées, aient assez de fanatisme aveugle pour souhaiter sans fin que leurs enfants, encore au sein, tombent demain sous les bombes, allongeant la liste de ceux qui déjà dans la tombe ?

Que diraient les dirigeants et groupes armés des deux pays si les femmes se retrouvaient toutes, d’une part et d’autre du mur, de sécurité pour les uns, de la honte pour les autres, et proclamaient la Grève du ventre ? "Nous, on arrête ! Nos ventres n’abritent ni des otages ni des futurs terroristes, nos seins n’ont pas pour vocation d’alimenter les holocaustes !".



A la politique de la chaise vide se substituerait la politique du ventre vide. La force de l’inertie quand la force des armes devient assourdissante. A quoi bon, en effet, vouloir assurer sa descendance quand sa descendance n’est pas assurée de vivre, ou que sa descendance n’a que l’assurance de vivre sous la menace de la mort ?

Au programme de ce monde idéal, pour chaque offensive menée : grève triennale du ventre. Trois offensives, neuf ans sans naissances...etc. Il y a fort à parier que les dirigeants, masculins pour la plupart, se montreraient plus diplomates avant d’engager une guerre, privilégierait toujours la voie politique et non la violence ou les blocus, et se mettraient à traiter -peut-être- les femmes avec plus de considération, d’égal à égal. Le vingt-et-unième siècle serait féminin.

Eylan Sevan, documentariste, disait lors d’une interview "à tombeau ouvert" sur la même chaîne, que de nombreux citoyens israéliens ne sont pas assez fous pour envoyer à la mort de leur plein gré leur jeunes soldats et leurs renforts et que tout cela ne se fait pas dans la ferveur rapportée par la propagande "occidentale". Sauf qu’il y a des femmes qui s’engagent dans l’armée...


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