Protectionnisme : Comment Trump est en train de redonner une chance canadienne au... Rafale

par Henri de Waubert de Genlis
jeudi 23 novembre 2017

En augmentant les droits de douanes à 300% pour l'industriel Bombardier (visé par une plainte de Boeing qui le suspecte d'avoir « noyé » dans le prix de vente de ses premiers C series une subvention perçue de 1 milliard $ d'aide du gouvernement canadien), Donald Trump ouvre un boulevard aux Européens. Redonne-t-il, malgré lui, des chances à la vente du Rafale au Canada ? Récit d'une partie de billard à trois bandes…

Le Canada, qui a participé au financement du développement du chasseur JSF F35 (Lockheed Martin), devait en acheter 65 exemplaires pour remplacer sa flotte vieillissante de F18. Mais, devant son prix élevé, Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, a décidé fin 2015 de n'acheter « que » 18 exemplaires du FA/18 NG chez Boeing – en attendant de lancer un appel d’offre international pour couvrir les besoins restants plus importants...

La vente de JSF F35 au Canada semblait aller de soi. L'opération risque toutefois de tomber à l'eau et d'ouvrir de nouvelles perspectives au Rafale.

Boeing vient, en effet, de porter plainte contre le groupe canadien Bombardier au motif qu'il aurait développé son nouveau C Series, en bénéficiant d'une subvention d'Ottawa d'environ 1 milliard $.

Un avantage concurrentiel qui aurait permis à Bombardier, de vendre à perte son C Series et rafler ainsi un juteux contrat de 75 appareils pour Delta Airlines - au grand dam du nouveau Boeing 737... Mais depuis Airbus et Bombardier ont signé un accord commercial et c’est Airbus qui vendra les C série les cartes sont rebattues…

300% de droits de douane !

Sans attendre la décision finale de la Commission du Commerce International, les États-Unis ont immédiatement répliqué à ce dumping supposé en prenant une mesure conservatoire fin septembre. Ainsi les USA imposent-ils une surtaxe de 220%, portée à 300% le 6 octobre, aux éventuels acheteurs américains de cet appareil Bombardier.

Le Canada a répondu en suspendant la commande des F18 NG Boeing (5 milliards $) en attendant le règlement de ce conflit commercial. Une guerre économique dont les fabricants européens – déjà approchés en mai dernier - pourraient profiter. Ainsi, ces derniers retrouvent un marché inespéré dont l’ouverture pourrait s’accélérer… Et le Rafale y a de réelles chances !


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