Qu’est-ce qu’un Glass-Steagall au juste ?

par Kessonfait ?
vendredi 9 septembre 2011

Face à la trahison des élites et devant les politiques du pire (FESF, coupes budgétaires et déploiements militaires) qui sont mises en place, la solution du Glass-Steagall est comme qui dirait vitale. Pour beaucoup elle n’apparait encore que pour une simple séparation des activités de banques alors que de par son histoire elle est beaucoup plus. De quelle histoire s’agit-il ? Pourquoi vouloir remettre cette loi ? Que fait-elle de plus ? Est-ce que la crise sera terminée après son adoption ? En France, c’est en 1945 par la loi 45-15 que le Glass-Steagall est arrivé et c’est sous Mitterrand qu’elle fut abrogée en 1984.

Le Glass-Steagall Act fut promulgué par le congrès américain le 16 juin 1933, le centième jour de la présidence de Franklin Delano Roosevelt (FDR), suite aux révélations obtenues à la commission bancaire du Sénat présidé par Carter Glass et dont les auditions eurent été faites par Ferdinand Pecora. Ces cent premiers jours virent une bataille entre FDR et les banquiers de Wall Street sur le plan économique, pendant lesquels Pecora mit publiquement leurs agissements et leurs manigances. C’est ainsi que l’existence d’un gouvernement parallèle fut dévoilé, la responsabilité dans la crise de 29 prouvée, et, la gestion des Etats-Unis « de Wall Street, par Wall Street et pour Wall Street », une véritable entreprise privée qui servait les intérêts de l’Empire Britannique en aidant la montée des régimes fascistes en Europe par le biais de fonds communs. FDR fut en position de force devant l’opinion publique pour financer et mettre en place son « New Deal » et relancer une économie réelle sacrifiée pour la spéculation, les banquiers d’affaires et les rêves oligarchiques.

Le 12 novembre 1999, le Gramm-Leach-Bliley Act vient abroger le Glass-Steagall de FDR et remettre les « marchands du temple » aux affaires. Cette loi est l’aboutissement d’une dérégulation lente et minutieuse qui va redonner le pouvoir à Wall Street et reformer l’oligopole pour une nouvelle crise. La fin des accords de Bretton Woods, le 15 août 1971, par Nixon, qui aboutit aux taux de changes flottants en 73, permit la spéculation sur la différence des taux d’intérêts des monnaies. En Octobre 82, c’est le plafond des taux usuriers qui est éliminé permettant la redirection de l’économie vers la spéculation. Le 27 octobre 86, Thatcher redonne à la City son contrôle sur les marchés mondiaux de devises, d’assurances, de matières premières et de produits financiers en la dérégulant et l’informatisant. A cette occasion les banques étrangères furent autorisées à investir dans le secteur bancaire britannique qui donna naissance à un conglomérat financier voulu par Jacob Rothschild, fondateur du groupe bancaire Inter Alpha. Enfin en avril 98, c’est la fusion de la banque de dépôts Citicorp avec Travelers (assurances) Salomon Smith Barney (affaires), rendu possible après le krach de 87 et l’opportunité donnée aux banques de dépôts, par le biais de filiales, d’avoir des activités d’affaires, qui fit un pied de nez à la loi de 1933.

La City de Londres et Wall Street ont donc une « Arme » pointée sur elles, que l’on nomme Glass-Steagall et dont la détente est contrôlée par les peuples. Sur un plan défensif, elle protègera l’épargne populaire et limitera la taille ainsi que les bénéfices des banques. Sur un plan offensif, elle organisera la faillite de tous les organismes spéculatifs non solvables qui étranglaient et empêchaient l’argent d’atteindre l’économie réelle avec les produits dérivés. Le rapport Angelides offre une idée précise des responsabilités dans cette crise, à la suite de quoi le 12 avril 2011, Marcy Kaptur réintroduit, à la chambre des représentants du Congrès américain, le principe du Glass-Steagall avec son HR 1489 dont l’adoption sonnera la charge pour l’Europe et la France de suivre le mouvement pour une sortie progressive de crise par le haut. Car il s’agit bien de 3 crises en 1, la financière et monétaire qui s’aggrave (jusqu’à l’effondrement général ?), celle qui concerne l’organisation et la culture de la civilisation et celle des pouvoirs créateurs de l’espèce humaine face à la nature (notamment les catastrophes naturelles).

La renaissance de la tradition rooseveltienne aux Etats-Unis, avec le mouvement LaRouche, remet à l’ordre du jour l’alternative au système britannique d’économie (libre échange). Après un tri entre les dettes productives (qui seront payées) et les dettes spéculatives (qui seront laissées aux spéculateurs entrainant leur faillite), une relance de l’économie par de grands travaux accompagnée de nouveaux accords internationaux ainsi qu’une alliance des grandes puissances seront mis en œuvre. Une Europe des Nations sera de nouveau possible ruinant le projet d’Europe fédérale des financiers aux politiques malthusiennes. 


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