Quel avenir pour la Crimée ?

par Juliette
vendredi 21 mars 2014

Après un vote à l’unanimité en faveur du rattachement à la Fédération de Russie, le Parlement de la Crimée a officiellement formulé sa demande dans ce sens le 17 mars dernier. Ce contexte a soulevé différentes réactions dans le microcosme politique mondial où on se pose la question : quel avenir pour la Crimée  ?

Une demande d’annexion à la Russie

Un référendum a été organisé le 16 mars, demandant à la population de voter pour le rattachement de leur pays à la Russie ou pour une autonomie accrue. 96,6% des votants l’ayant approuvé. La réunion du Parlement qui a eu lieu le lendemain en vue d’une ratification des résultats n’a été qu’une simple formalité. D’où cette déclaration officielle de candidature à l’intégration dans la Fédération russe, même si les pays occidentaux et le gouvernement ukrainien s’insurgent contre l’illégitimité de ce scrutin.

Le référendum a été boycotté par une marge des Tatars et par une partie de la communauté ukrainienne. Celle-ci est en faveur du retour de la Crimée à un statut d’autonomie élargie tout en restant rattaché à l’Ukraine.

La 84e province de la Russie ?

Selon les analystes politiques, la Crimée est en passe de devenir la 84e province de la Russie, ce futur rattachement ayant été soigneusement conçu depuis Moscou. Pour preuve, un texte de loi autorisant la Fédération à annexer un territoire étranger figure au programme de la prochaine session de la Douma, le 21 mars. Cette possibilité serait donc offerte à la Russie dans le cas où l’État dont dépend ladite contrée s’avérerait « défaillant ».

Selon les observateurs, le maître du Kremlin ambitionne de créer un nouvel empire au cours de son troisième mandat. Il rêve de mettre en place à l’horizon 2015 une vaste union qui sera composée par les anciens États soviétiques. L’annexion de la Crimée est une étape incontournable pour y parvenir. Ce projet peut tomber à l’eau sans le rattachement de l’Ukraine, le programme précédemment conçu par Vladimir Poutine ayant été anéanti par la révolution du Maïdan et par la fuite de l’ancien président ukrainien.

Rejet du scrutin par les États-Unis et les pays européens

Les États-Unis ont rejeté le scrutin, estimant que celui-ci a été organisé « sous des menaces de violences ». Selon la Maison-Blanche, ce référendum va à l’encontre de la Constitution ukrainienne. Les nations européennes s’insurgent aussi contre l’illégalité de ce suffrage. Pour eux, le Parlement de la Crimée n’est pas en droit d’organiser un référendum ni de proposer des lois. Les 28 pays membres de l’Union européenne envisagent ainsi d’appliquer des sanctions ciblées. Au cours d’un entretien téléphonique avec son homologue russe, la chancelière allemande a demandé l’élargissement de la présence en Ukraine de l’OSCE (Organisation de sécurité et de coopération européenne) en augmentant rapidement le nombre d’observateurs.

Renforcement du dispositif militaire russe en Crimée

Sur le terrain, la Russie ne cesse de renforcer son dispositif militaire. Le ministre de la défense ukrainien estime que les soldats russes présents sur ce territoire sont au nombre de 22.000, alors que ce chiffre a été fixé au maximum à 12.500 dans les accords bilatéraux signés entre les deux pays. La situation risque d’exploser puisque Kiev envisage de constituer une garde nationale formée de 20.000 hommes armés en supplément des dispositifs de sécurité qui sont déjà en place.

Aux dernières nouvelles, le président russe a paraphé, conjointement avec le chef du gouvernement de la Crimée, le traité qui scelle l’intégration de la péninsule à la Russie. Le texte sera ensuite soumis au Parlement pour ratification.


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