Quelle démocratie en Afghanistan ?

par gilles
mercredi 27 août 2008

La guerre n’est que la prolongation de la politique dont la finalité est le retour à la politique...

La démocratie en Afghanistan ?
 
C’est bien sûr pour cette idée généreuse que nos forces de l’Otan sont présentes dans ce pays.
Mais ce pays millénaire est-il en mesure d’accéder à ce concept de société qui a nécessité près de 1 500 ans à la France ?
 
En 1978, avant l’intervention de l’ex-URSS, ce pays était encore un royaume très comparable à notre féodalité moyenâgeuse.
 
Qui peut croire que les rapports humains puissent avoir été modifiés par notre présence et nos visions étriquées d’Occidentaux ?
 
Ce pays est resté celui que les Anglais ont connu, il y a un peu plus d’un siècle, celui encore que les forces de l’ex-URSS n’ont pu maîtriser et contrôler et celui dans lequel nous sommes encore aujourd’hui.
 
Comme toute féodalité, seuls les seigneurs de la guerre détiennent le vrai pouvoir.
Tous les habitants sont donc soumis par leurs liens familiaux à des accords provisoires qui sont étroitement liés aux intérêts personnels de ces chefs de guerre ou seigneurs d’un autre âge pour notre perception d’Occidentaux.
 
Il s’agit donc d’une organisation qui repose sur un pouvoir tribal, qui ne connaît ni les frontières tracées par les Occidentaux ni la conception, de droits comme ceux des droits de l’homme, héritage de notre culture judéo-chrétienne.
 
Les hommes ne sont pas égaux, la notion d’esclavage est une réalité qui heurte certes nos consciences, mais qui est inscrite dans l’histoire millénaire de ces peuples et non de ce peuple, vision encore raccourcie des Occidentaux.
 
Chaque Afghan appartient à son ethnie et plus encore à son suzerain, n’en déplaise aux simplistes qui perçoivent ces réalités historiques avec le prisme déformant de la bonne conscience occidentale.
 
La guerre, sans aucun doute nécessaire (pour les Occidentaux avant tout) qui est conduite dans cette zone historique délicate, ne peut s’affranchir de cette réalité.
 
Nier cette évidence nous conduit déjà non seulement à l’incompréhension de ces peuples, mais demain à leur hostilité historique envers tout envahisseur ou considéré comme tel si les seigneurs de la guerre le décident.
 
N’oublions jamais que la guerre n’est que le prolongement de la politique par d’autres moyens et que sa seule finalité est la politique.
Clauswitz

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