Qui est responsable du chaos syrien ?

par Mohamed BOUHOUCH
samedi 2 janvier 2016

 La Syrie est aujourd’hui un pays dévasté par la guerre, un pays où il n’est plus possible de vivre, un Etat divisé en trois contrées hostiles : partisans du régime, rebelles et djihadistes de ce qu’on appelle l’Etat islamique. De 2011 à ce jour des milliers de syriens sont tombés sous les balles des forces hostiles et des milliers d’autres ont fui le pays. Ceux parmi eux qui sont arrivés sain et sauf à leur pays d’exil, vivent actuellement dans des conditions précaires et bien souvent sont amenés à mendier pour pouvoir survivre. Nombreux, parmi eux, sont arrivés en Europe et en Afrique, complétement démunis, accompagnés de leurs proches, avec souvent des enfants en bas âge. 

 Les différentes parties en conflit sont manipulées, entrainées et armées par l’Occident, la Russie, l’Iran et les pays arabes du golfe et ce, pour des raisons qui diffèrent d’une puissance à l’autre. Les Etats Unis et ses alliés occidentaux ont des intérêts économiques et stratégiques aux Proche et Moyen orient et des pays amis à protéger et plus particulièrement Israël. La Russie qui dispose d’une base navale en Syrien tient absolument à garder sa fenêtre sur la Méditerranée et ne désire en aucun cas lâcher son ami Bechar Al Assad. Les pays arabes du golfe, des monarchies et principautés pétrolières richissimes ont toujours craint et craignent encore aujourd’hui l’avènement de régimes démocratiques révolutionnaires dans la région, susceptibles d’éveiller des peuples arabes endormis et soumis à l’autorité de quelques émirs régnant de père en fils sur leur destinée. 

 Des régimes comme celui d’Al Assad ou de Téhéran constituent également une menace pour la sécurité d’Israël dont personne ne conteste plus aujourd’hui l’existence, une sécurité dont dépendent la paix et l’équilibre de la région. On voit ainsi et à la lumière de tous ces éléments que la situation actuelle en Syrie pose un problème international qu’il faut prendre au sérieux. Chacune des parties doit revoir ses cartes et reconsidérer sa position. La persistance de cette situation de chaos ne peut jouer, à l’avenir, qu’en faveur de l’Etat islamique, des groupes habitués à agir en eau trouble. 

 Personne ne peut me contredire qu’il est temps de faire quelques pas en arrière, d’observer un moment de répit pour analyser la situation catastrophique crée dans ce pays et d’en tirer les conséquences. Des milliers de morts, des milliers de migrants, tout un pays en ruine et une situation inextricable… On assiste à présent à un véritable changement des données du problème syrien. On a plus affaire au seul Béchar Al Assad, cet homme à abattre, mais à une organisation terroriste, bien structurée, dangereusement armée et implantée dans les différents continents du monde. L’actuel président syrien n’apparait donc plus aujourd’hui, n’en déplaise à monsieur Laurent Fabius, comme la véritable menace au Proche Orient. 

 L’anéantissement de l’Etat Islamique passe donc indubitablement par le règlement du régime syrien, une affaire qui doit être laissée aux Syriens eux-mêmes, non pas ceux qui s’agitent sous la bannière de l’armée de libération, une création occidentale, mais au peuple syrien tout entier. Un peuple qui, selon plusieurs observateurs, n’a rien à envier aux autres peuples arabes d’Afrique et du Moyen Orient où la démocratie est inexistante ou n’est que de façade. 


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