RDC : Le massacre de Beni, à qui profite le crime ?

par Lufete Ferdinand
vendredi 28 septembre 2018

 

RDC : Le massacre de Beni , à qui profite le crime ?

En République Démocratique du Congo, dans la région de "KIVU"[1], un nouveau massacre de civils a été perpétré par les rebelles ougandais de l'ADF-NALU, plus précisément dans la ville de Beni. Une question que se posent les congolais en moment difficile. A qui profite le crime ?

1- Des groupes de l'armée régulière et les officiers de l'armée

" Des groupes de l’armée régulière sont fixés dans les villes, les villages et les zones rurales. Celles-ci étant peu accessibles, ils deviennent maîtres sur leur territoire"[2]. "Les officiers de l’armée profitent alors des richesses agricoles et minières, instaurent des taxes, des droits de passage. La justification de la présence des soldats dans les différentes coins de la ville : protéger les populations . Sauf qu’ils s’enrichissent sur le dos des habitants et n’ont pas intérêt à ce que les massacres s’arrêtent"[3]. "Certains observateurs avancent même qu’une partie de l’armée serait aux mains des Tutsis. Chiffres avancés : neuf généraux sur une trentaine seraient des Congolais tutsis".

2-Les autorités locales

En effet," les autorités locales aussi trouvent leur intérêt. Détachés du pouvoir central, ces chefs de région s’accordent avec l'armée, posent eux aussi leurs taxes, touchent des pourcentages sur les ressources de leur territoire. En cas de temps normal, ce genre de comportement ne serait plus possible".

3-" Les ONG sont implantées depuis de très nombreuses années à Goma et plus largement à l’est du pays. Leur présence est parfois remise en question par les populations locales. Selon elles, il n’est pas dans l’intérêt de la Monusco et des autres organisations que le conflit cesse. Un retour au calme signifierait la fin des missions"[4].

4-" Les plus concernés économiquement dans cette guerre internationale sont sans doutes les multinationales. Le documentaire « Blood in the Mobile », dénonce le cercle vicieux dans lequel sont impliquées les grosses firmes. Le réalisateur, Frank Piasecki Poulsen, s’est intéressé au cas de Nokia qui a de gros intérêts dans les mines de cassitérite à Walikale. Il n’a pu trouver de preuves concrètes de l’implication de la firme internationale cependant de lourds soupçons pèsent sur elle.les multinationales profitent en général de conflit à l’est de la république démocratique du Congo pour acheter les minerais à bas prix. Minerais qu’ils utilisent dans la fabrication de leurs téléphones par exemple. Des bénéfices tirés, les observateurs supposent qu’une partie est réinvestie dans l’armement pour soutenir l’instabilité dans la région "[5].

(5)Faut-il conclure que"l'instabilité du « Kivu » est fondée sur l’exploitation frauduleuse des minerais par des groupes mafieux qui ont certainement des relais à l’intérieur et à l’extérieur de la république démocratique du Congo". "Le Rwanda a-t-il bâti son essor économique sur le pillage de la RD Congo ?"  

Ferdinand LUFETE

Sources : 

. (1)La province fut divisée en 1988 entre trois provinces, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et le Maniema. Le Kivu est également un lac situé à la frontière entre la RDC et le Rwanda.

(2)(http://www.rfi.fr/afrique/20120628-le-rapport-onu-accuse-le-rwanda-soutenir-le-m23-fait-bruit

(3)http://www.rue89.com/2012/08/22/rdc-dix-points-cles-pour-comprendre-la-guerre-au-nord-kivu-234776

(4)http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/vers-une-autonomie-administrative-142092

(5)http://www.arte.tv/fr/3688482.html


Lire l'article complet, et les commentaires