La République populaire de Chine et le Vatican

par Carlo Marino
vendredi 31 août 2018

Le pape François est sous le feu à Rome à cause des révélations par Mgr. Viganò, un ancien diplomate du Vatican aux États-Unis. Le “j’accuse” contre le Pape c’est d’avoir aidé à couvrir des scandales sexuels et en particulier pour avoir dissimulé les crimes sexuels commis par l'ancien archevêque de Washington, Theodore McCarrick. Au Vatican il y aurait une lobby qui est en train de déclencher une guerre civile dans le monde catholique, juste au moment où, entre autres, la République populaire de Chine et le Vatican se rapprocheraient d'un accord sur la nomination des évêques chinois.

Dans ce contexte le délicat problème d'un accord du Vatican avec la République populaire de Chine devient extrêmement difficile et surtout parce que la confusion continue à envahir le monde catholique tant en Chine qu'à l'extérieur.

Il y a quelques mois, le cardinal de Hong Kong, Joseph Zen Ze-Kiun, avait averti que l'accord du Vatican avec la République populaire de Chine forcerait les communautés souterraines chinoises à opérer des choix très difficiles.

La République populaire de Chine a rompu ses relations avec le Saint-Siège en 1951. Les autorités de Pékin continuent à réprimer toute manifestation religieuse, ne reconnaissent pas l'autorité du pape mais il existe une église parallèle "souterraine" qui reconnaît l'autorité papale.

Il faut souligner que l'église catholique, dont bon nombre de ses membres et évêques ont été emprisonnés depuis plusieurs années, et dont certains sont décédés en prison, nécessite que le Saint-Siège trouve une synthèse de la vérité et un moyen pratique de répondre aux attentes légitimes des fidèles, à l'intérieur et à l'extérieur de la Chine.

Le Secrétaire d’Etat chargé de la diplomatie vaticane Parolin, qui a mené le long dialogue avec la Chine, a démenti les accusations contre le pape François de "s'incliner devant la Chine". Mais, à cet égard, il faudrait mieux connaitre l’Eglise catholique en Chine et l’histoire de la diplomatie du Vatican.

Le monde est dynamique et évolue. La Chine d'aujourd'hui n'est pas ce qu'elle était pendant les années de Jean-Paul II ; et ce n'est pas la Russie durant la guerre froide. Les experts ont longtemps cité le modèle vietnamien comme exemple possible pour la Chine et le Vatican. Mis en œuvre par le cardinal Parolin en 1996, le modèle exigeait que les évêques obtiennent l’approbation du Vatican et du gouvernement vietnamien.

Les espoirs de relations diplomatiques entre la Chine et le Vatican ont apparemment alarmé Taiwan, dont les relations avec le Vatican pourraient être menacées une fois que la République populaire de Chine et le Vatican auront conclu un accord sur les nominations des évêques.

Enfin, il est à noter que le dialogue actuel du Vatican avec la partie continentale de la Chine se concentre principalement sur les questions ecclésiales, telles que la nomination des évêques.

Taïwan avec le président Tsai Ing-wen se sent une île autonome, et appelle, pour bénéficier d'une certaine sécurité et tranquillité, à la « normalisation » des ventes d’armes américaines et les États-Unis cherchent à renforcer leurs liens militaires avec Taipei qui, en tout état de cause, fait partie de leur politique visant à contenir la République populaire de Chine.


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