Romney est un pignouf et 68 prix Nobel soutiennent Obama

par Bernard Dugué
samedi 20 octobre 2012

68 prix Nobel de science ont signé une lettre de soutien à Barack Obama. Parmi lesquels figurent les deux récipiendaires du Nobel 2012 de chimie décerné il y a quelques semaines. D’aucuns Raymond la science de bistrot très au fait de tout ce qui se passe dans le monde et capables d’avoir un avis sur tout vous dirons que Romney et Obama, c’est blancbama et romneyblanc. Mais la vérité est ailleurs car même si un Nobel n’a rien d’un ponte infaillible, 68 Nobel qui soutiennent Obama, ça compte et ça indique bien qu’une différence d’appréciation existe et que ces deux candidats divergent sur quelques points fondamentaux, tout autant que peut l’être la recherche fondamentale que défendent ces honorables et honorés savants.

Cette lettre de motivation est argumentée clairement. Obama est loué pour sa compréhension du rôle de la recherche scientifique fondamentale sans laquelle l’Amérique n’aurait jamais été aussi prospère. Et d’ailleurs, cette recherche a été bien soutenue par le président actuel. A l’inverse, Mitt Romney suscite moult inquiétudes, surtout au vu de ses intentions affichées pour ce qui relève du budget fédéral et d’éventuelles coupes susceptibles de réduire les crédits alloués aux laboratoires et donc de mettre en péril l’excellence de la recherche américaine. Les signataires de cette missive vont jusqu’à déclarer que Romney pourrait rompre avec la longue tradition consistant à ne pas économiser les fonds attribués au chercheurs, avec des résultats tangibles, tant sur le plan technologique, économique qu’institutionnel avec la notoriété des universités américaines et bien évidemment tous ces Nobel prêt à en découdre avec ce candidat Romney que nous Français, pourrions considérer comme un pignouf. Vocable peu flatteur désignant un personnage rustre agissant avec ignorance. Et c’est ce que sous-entendent ces Nobel craignant que l’ignorance de Romney ne provoque des conséquences désastreuses pour la recherche. On entend ce Romney clamer dans les médias qu’il veut préserver les Etats-Unis d’un scénario à la grecque mais, rétorquerait un bretteur de la politique, en voulant éviter la Grèce, Romney pourrait bien mener son pays vers la Rome antique et son effondrement.

En septembre 2008, 61 Nobel soutenaient Obama, rejoints en octobre par quelques autres pour un total de 76. Autant dire que la crème de la science américaine penche pour le candidat démocrate. Une anecdote raconte que Martin Chalfie, sitôt informée en octobre 2008 de sa récompense décidée à Stockholm et connaissant l’existence de la pétition, téléphona sur le champ à un de ses confrères pour s’assurer qu’il serait ajouté à la liste des signataires. Chalfie déclara par la suite que ce coup de fil fut la première de ses préoccupations une fois informé de l’attribution du Nobel ; et quatre ans plus tard, le voilà en première ligne pour organiser le soutien des grosses têtes de la recherche pour le président candidat Obama. Parmi lesquels le tout nouveau Nobel de chimie Dr. Kobilka qui insiste à son tour sur le rôle déterminant de la recherche fondamentale pour le pays.

Le soutien de ces 68 Nobel prend la forme d’une lettre ouverte au peuple américain et peut être consulté en cliquant sur ce lien. Ce plaidoyer concerne la recherche mais aussi l’éducation. Comme quoi, en Amérique comme en France, la question des savoirs prend une importance substantielle et on ne va pas s’en plaindre. Néanmoins, la recherche française, malgré le dernier Nobel de physique, ne se porte pas très bien et nos pontes de la science seraient bien inspirés de se fendre d’une missive pour en appeler à une grande réforme de la recherche française minée par des décennies de bidouillage bureaucratique.


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