Russie : Les libéraux essayent de réhabiliter le nazisme ?
par T.Mass
samedi 25 novembre 2017
Une guerre fait rage actuellement, sur les réseaux sociaux russes.
La raison : le discours d’un étudiant russe à l’occasion de la « Journée du deuil national » de l’Allemagne, ce dimanche, 19 novembre, au Bundestag. Un discours repentant sur les « soldats innocents de la Wehrmacht », morts dans la bataille de Stalingrad.
Il y a 75 ans, le 19 novembre 1942, commençait la phase offensive de la bataille de Stalingrad, marquant le dernier tournant de la Grande guerre patriotique du peuple soviétique contre les envahisseurs nazis du Troisième Reich. A partir de là, l’écroulement de l’Allemagne de Hitler a été prédéterminé.
C’est un écolier russe de 16 ans, Nikolaï Desiatnitchenko, venu de la ville de Novoïe Ourengoïe qui a pris la parole, lors de la commémoration de ce 19 novembre. Des larmes dans la voix, il a raconté aux descendants des nazis présents le destin difficile d’un caporal nazi, Georg Iohan Rau.
Kolia Desiatnichenko avait visité le cimetière des prisonniers de guerre nazis et avait été « très attristé » d’avoir vu les tombes des soldats innocents, dont nombre d’entre eux voulaient vivre en paix au lieu de faire la guerre
Il faut préciser qu’en Russie, aucune famille n’a été épargnée dans cette guerre atroce. Le thème de la Seconde Guerre Mondiale reste actuel : de nos jours, chaque année, à la Fête de Victoire, les descendants des vainqueurs de l’ex-URSS sortent dans la rue partout dans le monde et se joignent au Défilé commémoratif du « Régiment Immortel ». Ils défilent avec les photos de leurs pères ou grand-pères qui se sont battus pour libérer l’Europe du régime nazi.
En compatissant au sort des « innocents soldats de la W. tués », Kolia n’a pas du tout parlé des raisons de leur mort. Il n’a pas dit que c’étaient eux qui avaient envahi l’URSS, qu’ils étaient auteurs d’un génocide slave impitoyable, brulant des villages entiers avec leurs habitants dedans. Qu’ils avaient torturé et tué des millions des civils, en Russie comme de partout en Europe. Pas un mot sur les victimes des camps de concentration, pas un mot sur les civils torturés et brulés par des nazis allemands.
D’après le récit de Kolia, on obtient un tableau émotionnel tout à fait différent : « Les paisibles soldats de la Wermacht » ont été « injustement tués » par les Russes cruels.
Le jour qui a suivi le discours de Kolia, l’information s’est répandue sur les réseaux sociaux russes, éveillant la grande indignation de la majorité des utilisateurs. « Se repentir devant les Allemands de ce que, pour défendre notre patrie, nous avons du tuer ses ennemis ? Quelle idée ignoble ! » « Ce Kolia ne connaît pas la véritable histoire et il a eu l’air, dans ce Bundestag, d’un débile absolu », se sont indignés les blogueurs russes.
Beaucoup ont adressé à la procurature et autres organes la demande de vérifier qui avait précisément organisé cette sortie scandaleuse de Kolia Desiatnitchenko au Bundestag.
Les utilisateurs appellent à vérifier le lycée qui a envoyé cette délégation d’élèves au Bundestag, s’en référant à la loi qui interdit le revanchisme en Russie.
Il est intéressant que le sponsor de ce lycée à Novoïe Ourengoïe s’avère être GAZPROM. C’est précisément Gazprom qu’on a soupçonné d’avoir organisé ce geste félon, qui a blessé si douloureusement une énorme quantité d’habitants de la Russie, un geste organisé au nom du lobbying chez les parlementaires allemands de son intérêt économique dans le Nord Stream.
Le célèbre politologue Sergueï Mikheïev a vu dans l’épitre de Kolia Dessiatnitchenko les intérêts des sponsors libéraux occidentaux qui investissent leurs dons dans la correction à leur manière de l’enseignement de l’histoire dans les établissements scolaires. Ce sont précisément les libéraux qui, de plus en plus souvent, s’avèrent les initiateurs de l’altération de l’histoire de la Russie, de l’Europe et du monde entier.
De l’avis de l’historien Alexandre Dioukov, les Russes n’ont aucun grief contre l’Allemagne contemporaine et les Allemands contemporains. Ce ne sont pas eux qui sont venus nous tuer. Leurs ancêtres, oui, mais pas eux.
Mais la réconciliation ne se fait pas sous la conception « embrassons-nous et oublions », mais à travers la condamnation cohérente des crimes nazis aussi bien par les Russes que par les Allemands.
Quoiqu’il en soit, cette tendance libérale à retailler l’histoire dans le sens de ses intérêts rencontre le ferme dégoût et la forte indignation des réseaux sociaux russes : l’histoire de Kolia au Bundestag ne s’oubliera pas de sitôt.
- Russie. Quelques victimes de la Grande guerre...
- Le 23 août 1942, Stalingrad bombardé.
- 40 000 morts et une ville détruite suite au bombardement de Stalingrad par les nazis, le 26 août 1942.