Sanctions et menaces tombent sur la Palestine

par teddy-bear
jeudi 3 novembre 2011

L'Unesco avec un oui massif vient d'admettre la Palestine en son sein et déjà les sanctions et menaces tombent.

Au nom de quoi cette admission enflamme l'opinion internationale, la presse écrite ou électronique ?. Chacun des acteurs et observateurs de la situation au Proche-Orient et un grand nombre d'internautes savent bien que cela ne fera pas «  avancer le bouchon » et que jamais Israël n'acceptera pas un Etat Palestinien, qui de toute façon ne serait pas viable. Pour qu'il le soit il faudrait rééquilibrer les territoires et retracer les frontières, ce qui est impossible pour l'Etat hébreu, sinon de revenir sur la faute originelle du sionisme et les conditions de la création de cet Etat tant soit peu artificiel. Mais reste néanmoins un avertissement retentissant, mais sans frais, à Tel-Aviv qui comme d'habitude n'entendra rie

Les réactions américaines

Les Etats-Unis, comme annoncé, ont voté contre la résolution, car pour l'administration Obama cette admission est prématurée. Et ont déclaré la suspension de leurs versements à l'Unesco. "Nous devions effectuer un versement de 60 millions de dollars […] en novembre et nous ne le ferons pas", a déclaré la porte-parole du département d'Etat.

Ainsi donc l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture, sera privé de cette aide ce qui va grever sont budget d'environ 22%. Après l'avoir boycotté pendant 20 ans (1984-2003) pour protester contre sa mauvaise gestion et son idéologie tiers-mondiste, les Etats-Unis y participaient activement voyant là un moyen de diffuser certaines valeurs occidentales.

Devant le dilemme constitué par cette annonce et le sentiment plutôt favorable du peuple américain -ainsi que celui de l'opinion internationale-, les experts du département d'Etat rappellent l'existence de deux lois américaines de 1990 et 1994 interdisant le financement de toutes agences spécialisées des Nations unies qui accepterait les Palestiniens en tant qu'Etat membre à part entière en l'absence d'accord de paix avec Israël ; Deux lois iniques qu'il faudrait vite abroger.

La presse américaine soutient la position de Washington, le quotidien conservateur « Washington Times » par exemple : "Il n'y a pas et il n'y a jamais eu un pays appelé Palestine et n'existera pas ". Et de revenir sur les vieux clichés pourtant éculés qui vont se retrouver sur les commentaires qui suivront ce post : l'appartenance biblique donc légitime de la Palestine contemporaine aux juifs du monde entier. Et madame Blomfield de CNN de dire : « ce terroriste et chef palestinien Yasser Arafat a inventé un peuple qui n'a jamais existé  ». Encore ce vieux truc ressassé qui marche encore, comme si le moindre fellah ne savait pas que le sentiment national palestinien est né de l'occupation des terres ancestrales par des étrangers venus pour beaucoup d'Europe centrale. Lesquels qui n'avaient guère de racines communes sinon la religieuse, avec les juifs autochtones qui vivaient en paix avec les musulmans et chrétiens,

Et certains médias américains de prévoir que les Israéliens pourraient rendre la vie des Palestiniens encore plus difficile en renforçant la sécurité et en étendant les colonies, ne rejetant pas l'éventualité de la perte de l'aide directe des Etats-Unis pourraient bien mettre en danger le succès de l'économie palestinienne qui a prévu de croître de 7 %". Et ils avaient raison !!

Réactions israéliennes.

Considérant qu'il s'agit "manoeuvre unilatérale" des Palestiniens, Israël a averti que les pays qui ont soutenu la demande palestinienne, verront leur influence sur l'Etat hébreu affaiblie. Selon un responsable anonyme, interrogé par le quotidien Haaretz, le gouvernement n'exclut pas de suspendre le transfert des fonds qu'il collecte pour l'Autorité palestinienne [1] En représailles supplémentaires, 2250 logements supplémentaires seront construits à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, « [colonies] qui resteront israéliennes dans tout accord futur de paix  », a précisé le bureau de Netanyahou.

On se demande pourquoi les dirigeants israéliens prennent de telles sanctions inacceptables, mais révélatrices d'une certaine fourberie. Si j'ai bien compris, c'est la majorité des pays membres qui ont voté, Abbas ne s'est pas emparé d'un siège de force. ! Les Israéliens craignent en réalité que cela soit les prémisses d'une entrée dans d'autres instances comme la Cour pénale internationale. Pourraient-on voir les responsables de la tuerie étatique sur Gaza à la Haye ?

Réactions palestiniennes

De leur côté les Palestiniens estiment avoir remporté un joli succès diplomatique qui leur donne une certaine légitimité sur le plan international. Pour illustrer cette démarche fructueuse, ils avancent la possibilité que les Lieux Saints, puissent enfin être admis comme patrimoine de l'Humanité et protéger l'ensemble du patrimoine historique et culturel de la région. Le chef de la diplomatie palestinienne a déclaré : « La Palestine est le berceau des religions et des civilisations [...] et permettra d’effacer une infime partie de l’injustice faite au peuple palestinien  ».

Réactions françaises.

La France a subitement changé d'avis et voté pour, contrairement à l'Allemagne et l'Italie. Il semblerait que les Français de droite comme de gauche et les instances politiques, soient satisfaits de ce vote et du succès de la démarche.

Par contre, l'Union des patrons et des professionnels juifs de France note avec effroi que « la France a voté comme la majorité des républiques bananières qui siègent à l'Unesco  » [...] « Monsieur le Président, est-ce que la prochaine étape de votre action au Proche-Orient sera la reconnaissance du Hezbollah et du Hamas, comme associations caritatives ?  » Outre l'absurdité de l'amalgame, on se demande quel est le rapport entre l'activité d'un groupe confessionnel de patrons français et l'Unesco...Tandis que les Palestiniens ont remercié Paris lors d'une visite de Nathalie Kosciusko-Morizet, en Cisjordanie.

Cet exploit diplomatique aura-t-il un impact sur l'étude de l'admission de la Palestine comme membre de l'ONU qui sera examinée à partir du 11 novembre ? Pour ma part, ce succès est évidemment d'abord symbolique, mais aussi tactique. On peut écrire ça comme ça, mais l'expérience atteste qu'il en faudra plus que cela pour pousser Israël à autoriser, c'est le mot, la création d'un Etat palestinien, qui je le répète n'est pas viable dans l'étalage des propositions fallacieuses de frontières.

[1] Ces fonds, d'un montant d'environ 50 millions de dollars par mois, correspondent au remboursement des droits de douane et de TVA prélevés sur les produits destinés aux Palestiniens qui transitent par les ports et aéroports israéliens. Ils assurent 30% du budget de l'Autorité palestinienne et permettent de payer 140.000 fonctionnaires.


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