Séisme à Jeykundo au Tibet : les Tibétains souhaitent la visite du Dalaï-lama

par Tibet Libre
jeudi 22 avril 2010

Le séisme qui a touché la Chine le 14 avril 2010 a principalement affecté la ville tibétaine de Jyekundo (Yushu), détruite à plus de 80 %. Plusieurs milliers de Tibétains y ont trouvé la mort. Les Tibétains de la région souhaitaient la venue du Dalaï-lama, afin que ses prières aident les morts et réconfortent les survivants. Le Dalaï-lama a immédiatement demandé aux autorités chinoises de l’autoriser à venir dans cette région. Il y a peu de chance que Pékin lui accorde un Visa : lors du séisme au Sichuan en 2008, l’ambassade de Chine en Inde avait même refusé l’aide financière que proposait le Dalaï-lama, alors, qu’une visite soit accordée est encore plus improbable. L’an dernier, après le passage d’un cyclone dévastateur à Taiwan, le gouvernement de Taipeh avait pourtant accepté une visite du chef tibétain dans l’île. Si les autorités chinoises ont l’intention de répondre aux aspirations tibétaines, elles feraient preuve d’un courage politique par un geste semblable à celui de la République de Chine et pour lequel les Tibétains lui seraient reconnaissant.



Les photos et reportages vidéo des agences officielles chinoises montrent que morts ou vivants, les victimes sont en majorité tibétaines. Les images en disent aussi long sur la misère des Tibétains du Kham. Des écoles se sont effondrées, tuant des classes entières d’enfants, une réalité qui rappelle le tremblement de terre du Sichuan en 2008. Des témoignages nous parviennent disant la détresse des survivants, et la solidarité qui s’organise, avec les moines des monastères environnants, dont celui de Surmang, monastère de la jeune réincarnation de Chogyam Trungpa Rinpoché et ceux du monastères de Jeykundo. Un autre monastère de la région, celui de Thrangu est quant-à-lui totalement détruit, ainsi que deux villages qui lui sont proches. Les moines venus à la rescousse des sinistrés aide parfois à mains nues les survivants à déblayer les corps. Les moines ont effectué les rites funéraires devant un grand nombre de cadavres qui ont été incinérés, selon la tradition bouddhiste.

Au-delà de la catastrophe, certains s’interrogent sur les effets de l’exploitation des mines et la construction de barrages sur les grandes rivières de la région. Des interrogations qui soulèvent des questions dérangeantes sur la responsabilité et sur l’avenir des nombreux barrages construits ou en prévision. Des associations internationales réclament un moratoire sur ces chantiers pour lesquels on ne consulte ni les populations locales, ni celles des plaines de Chine et d’autres pays traversées par les fleuves concernées. Le temps semble être venu d’ouvrir les yeux sur les risques liés à la construction de ces barrages, et à leur effondrement possible lors de prochains séismes.

Concordance de temps, le dimanche 25 avril 2010 est l’anniversaire du jeune Panchen-lama, en résidence surveillée depuis 15 ans. Considéré comme l’un des plus grands maîtres du bouddhisme au Tibet, personne n’a été autorisé à lui rendre visite depuis son enlèvement par les autorités chinoises en 1995 alors qu’il avait 6 ans. La Communauté tibétaine en France appelle à un rassemblement à 15h au Trocadéro à Paris pour sa libération. Nul doute que cet évènement sera aussi l’occasion de faire le point sur le séisme de Jeykundo.

Voir notamment http://www.tibetan.fr/?Dimanche-25-avril-un-rassemblement


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