Son pacte avec Marguerite ne suffit pas au diable

par Clark Kent
mercredi 23 mars 2016

Hier lundi 21 Mars, Erdogan s’est laissé aller à une attaque véhémente contre les pays européens qui ont osé critiqué son dossier sur les droits de l'homme et les libertés des médias.

Il les a accusés de ne pas prendre leurs responsabilités dans la protection des réfugiés et de soutenir les rebelles kurdes, qui, selon lui, étaient derrière une série d'attaques terroristes en Turquie.

En particulier, Erdogan a critiqué les pays occidentaux pour avoir rejeté les propositions turques de créer une zone d'exclusion aérienne ou des zones sécurisées en Syrie qui, selon lui, auraient empêché la crise des réfugiés en Europe : « Tous ceux qui n'ont pas accepté une zone d'exclusion aérienne et une zone débarrassée de la terreur en Syrie et qui se plaignent des réfugiés ont un double langage et sont hypocrites ».

Le président islamiste a affirmé qu’Ankara avait accepté un contrat sur les réfugiés avec l'UE uniquement pour éviter aux réfugiés syriens d'être soumis à un "traitement dérogatoire" aux frontières européennes.

Selon l'accord, Ankara reprendra tous les migrants non-réfugiés qui effectuent la traversée pour la Grèce, y compris ceux de Syrie, en échange de l’accueil par l'UE prenant des milliers de réfugiés syriens en provenance de Turquie.

Pour lui, la compensation prévue est la suppression des visas pour les Turcs qui « voyagent » en et une avancée sensible dans les négociations de l'adhésion de la Turquie à l'UE. Il a précisé que Bruxelles a également convenu d'accélérer la fourniture des 3 milliards d’euros déjà promis à la Turquie et d'allouer encore 3 milliards d’euros en 2018.

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a averti hier que l'accord visant à limiter les réfugiés voyageant en Europe pourrait ne pas être correctement mis en œuvre si les contrebandiers, trafiquants et passeurs de la côte turque n’étaient pas arrêtés.

Il a précisé que le nombre de réfugiés bloqués en Grèce dépassait 50 000 personnes et qu'il n'y avait pas eu de diminution significative du nombre d'arrivées quotidiennes : "Si une réduction des flux ne se produit pas, nous ne serons pas en mesure d'évacuer les îles pour mettre en œuvre l’accord".

En vertu des règles de l'UE, les réfugiés pourraient être renvoyés vers un pays tiers, à condition qu'il soit sûr et ne représente pas une menace pour leur vie et leur liberté.

Mais l'agence des réfugiés des Nations Unies affirme que l'accord était contraire aux droits de l’homme et a exprimé des « préoccupations » à propos de la Turquie comme « pays tiers sûr ».

« Marguerite » Merkel, compatriote de Goethe, aurait dû savoir qu’un pacte avec le diable est toujours un marché de dupe.


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