Soudan : journées de la femme
par Fif
mercredi 21 mars 2007
Il est des pays qui cumulent les malheurs. En plus du conflit au Darfour, cette région subit la dure loi islamique. Deux femmes soudanaises ont été condamnées à la mort par lapidation pour adultère, après un procès au cours duquel elles n’ont eu droit à aucun avocat, et n’ont pas pu employer leur langue maternelle.
Sadia Idriss Fadul a été condamnée le 13 février et Amouna Abdallah Daldoum le 6 mars. Selon Amnesty International, la sentence peut être exécutée à tout moment.
Le Soudan du nord applique la loi islamique de la charia.
“Les femmes n’ont eu aucun avocat pendant leur épreuve et ne pouvaient pas se défendre, car leurs langues parlées sont celles de leurs groupes ethniques,” souligne Amnesty International.
L’organisation souligne que les deux femmes appartiennent à des tribus non arabes, mais les procédures d’accusation n’ont employé que la langue arabe, et aucun interprète ne leur a été fourni. Le procès a eu lieu dans l’état central d’Al Gezira.
« Une des femmes, Sadia Idriss Fadul, est en prison avec un de ses enfants ».
EL-Bagir de Faysal, un activiste soudanais des droits de l’homme, indique : « les sentences de mort par lapidation sont rares au Soudan, mais nous savons que dans le secteur concerné il y a déjà eu de tels jugements ».
L’homme co-accusé dans le procès de Mme Fadul a bénéficié d’un non-lieu par faute de preuves. La procédure soudanaise n’exige que des témoignages pour asseoir la conviction du tribunal. Aucune expertise médico-légale, comme les tests ADN, n’est utilisée.
Selon le code pénal du Soudan, toute personne mariée ayant des relations sexuelles hors mariage est punie de mort par lapidation. Si l’un des deux fautifs est célibataire, il est fouetté.
EL-Bagir de Faysal signale un autre cas dans la région occidentale du Darfour : il y a deux ans, une femme condamnée à mort par lapidation a vu sa peine réduite, grâce à une campagne publique menée par des militants des droits de l’homme. Cependant, elle n’a pas échappé à l’épreuve du fouet.
Le ministère de la justice du Soudan n’a pas souhaité faire de commentaires.
Sources : Reuters, Amnesty International.