Syrie : La première victime de la guerre est toujours la vérité !
par Pingouin094
mercredi 18 septembre 2013
Ah, qu’ils sont beaux, les pourfendeurs de « l’Empire » ! Heureusement qu’ils sont là, ces vigies des temps modernes, toujours aux aguets pour nous éclairer sur ses turpitudes. A raison, car elles ne manquent pas. Hélas, à toujours chercher la brindille dans les yeux du voisin, certains en viennent à ne plus voir la poutre dans le leur !
Alors, rétablissons quelques contre-vérités de cette « contre bien-penseance » du web qui a parfois tendance à tomber dans les affres qu’elle prétend combattre, et notamment le manichéisme et la désinformation :
- Bachar Al-Assad est un despote autoritaire ; il est le digne fils de son père et n’en a jamais réformé l’appareil d’état. Les emprisonnements politiques, la torture, les disparitions étaient monnaies courantes, de même que la censure ; et ce bien avant le début d’une révolte pacifiste.
- Le Printemps Arabe de 2011 fut d’abord un mouvement pacifiste, massif, aconfessionnel et laïc. C’est bien la répression violente du régime qui l’a progressivement fait basculer dans la guerre civile ; et c’est l’enlisement du conflit qui a vu croître les jihadistes.
- Le soutien de la Russie à la Syrie est intéressé. Poutine ne cache pas son ambition de faire de nouveau de la Russie « l’autre » Grande Puissance, comme elle l’était du temps de la Guerre Froide. Et aussi bien en s’imposant comme incontournable sur les plans diplomatiques que militaire, il est en passe d’y parvenir.
- Le soutien de l’Iran à la Syrie est tout aussi intéressé. L’Iran défend l’un de ses rares alliés régional dans la région et surtout détourne très opportunément l’attention internationale de son programme nucléaire.
- L’opposition est loin d’être composé uniquement d’intégriste religieux. Un récent rapport évaluait à environs 10% les rebelles directement inféodés à Al Quaeda, 30% les rebelles qu’on peut qualifier d’intégristes musulmans mais sans prétention internationale au-delà de la Syrie, 30% les musulmans « modérés » et 30% les rebelles purement laïcs.
- Le rapport de l’ONU pointe directement la responsabilité du régime dans l’attaque chimique, en prouvant que les missiles ont été tiré depuis des zones gouvernementales et non pas des zones rebelles.
- Si l’usure de la guerre et l’arrivée massive de jihadistes internationaux ont très certainement érodée le soutien à la rebellion, prétendre comme certains que 70% de la population soutien Assad est largement mensonger. Tout au plus une large partie de la population haït moins le régime que les plus intégristes de la rebellion, mais on peut difficilement parler de « soutien ». Et dans un pays aussi divisé et ravagé que la Syrie, prétendre réalisé toute forme de sondage parait totalement absurde.