Syrie : Mr Erdogan n’est pas un gentleman

par Patrice Gibertie
lundi 22 janvier 2018

 

Le 15 mars 1939, Neville Chamberlain, Premier Ministre britannique, a cette phrase restée dans la légende : « Monsieur Hitler n’est pas un gentleman ». Il l’a prononce alors qu’Hitler viole les Accords de Munich et envahit la Tchécoslovaquie.

Depuis cinq ans l’occident a tout fait pour dépecer la Syrie et s’allier avec le Diable qui soutenait les islamistes. Notre ami Erdogan veut aujourd’hui la peau des kurdes et il peut s’appuyer sur les gentils islamistes que nous avons armés. Merkel, Hollande, Juppé, Fabius, Clinton et bien d’autres devraient l’avouer, Erdogan les a tous b…és

Sur 911 kilomètres de frontière avec la Syrie, 600 sont tenus par les Kurdes syriens du PYD. Le reste et en particulier ma région d’Idlib est entre les mains de mouvements islamistes armés par le sultan et les occidentaux

Sous le contrôle d’une multitude de groupes rebelles dominés par l’ex-Front Al-Nosra, filiale syrienne d’Al-Qaida, la région d’Idlib abrite 2,6 millions de personnes, dont plus d’un million de déplacés du conflit. En 2012/2017 les occidentaux, Etats Unis et France en tête ont soutenu le sultan et ses djihadistes, la priorité était alors de faire tomber Bachar El Assad. Qu’importe le sort des chrétiens, des Kurdes et de toutes les minorités. En ce temps-là Fabius affirmait que les rebelles effectuaient un bon travail.

Les rebelles en question ont mis en place de la charia.

Tout a été fait pour empêcher le gouvernement syrien et ses alliés, Russie et Iran, de reprendre le contrôle de la région. C’est là que les Turcs ont abattu un bombardier russe.

En aout 2016 le Sultan envoie ses troupes en Syrie officiellement pour combattre Daech en fait pour protéger ses « rebelles

Baptisée « Bouclier de l’Euphrate », cette opération est soutenue par les forces de la coalition internationale et, notamment, les Etats-Unis. Le soutien en matière de renseignements, de surveillance et de reconnaissance de ces derniers est surprenant : l’armée turque vise non seulement Daech, mais aussi « le PYD (Parti de l’Union démocratique – kurde) qui menacent notre pays dans le nord de la Syrie », selon Erdogan

Lors de sa conférence de presse à Ankara, Joe Biden a demandé à la coalition des Forces démocratiques syriennes (FDS) dominée par les combattants kurdes, de ne pas franchir l’Euphrate vers l’ouest. « Nous avons dit très clairement » que ces forces « doivent retraverser la rivière » et « n’auront, en aucune circonstance, le soutien des Etats-Unis si elles ne respectent pas leurs engagements, un point c’est tout ».

La question kurde est à l’origine de la brouille avec notre ami le Sultan.

Depuis 2012, la majorité du Kurdistan syrien est contrôlé par des milices kurdes. En novembre 2013, des représentants kurdes ont déclaré un gouvernement de facto dans la région, le nouvel Etat s’appelle le Rojava. Deux millions de Kurdes vivent sur ce territoire. Les occidentaux n’ont que faire de l’intégrité du territoire syrien, ils envisage même le dépeçage du pays entre un Kurdistan, un Sunnistan sous le contrôle des frères musulmans et un résidu laissé aux alaouites de Bachar.

Nous avons vu sur ce blog comment la stratégie occidentale est un désastre.

Poutine intervient et il comprend très vite qu’Erdogan n’acceptera pas l’existence d’un Etat kurde. Il se délecte de la brouille croissante du Sultan et des Américains. Erdogan n’empêche pas la reconquête de l’armée gouvernementale : Alep tombe ainsi que le sud est du pays.

Les Américains sont progressivement hors-jeu même s’ils ménagent Daesh et permettent aux terroristes de reprendre un moment Palmyre. Ils n’ont plus prise sur les autres rebelles totalement contrôlés par les Turcs. Il ne leur reste que les Kurdes ….

La coalition sous commandement américain a annoncé, dimanche 14 janvier, travailler avec ses alliés des Forces démocratiques syriennes (FDS) à la formation d’une nouvelle force frontalière de 30 000 hommes, ce qui a provoqué la colère de la Turquie.

 

Erdogan a jugé « inacceptable » la constitution de cette « Force de sécurité aux frontières », qui devrait être en bonne partie composée de miliciens kurdes syriens des Unités de protection populaire (YPG).

Un Etat kurde et une armée américaine sur le territoire syrien…

Le Sultan décide d’envahir le nouvel Etat soutenu par les Américains. L’état-major turc a opté pour une attaque « en tenaille » sur l’enclave, encerclée par l’armée turque au nord, par des éléments de l’Armée syrienne libre (ASL) formés par les Turcs à l’ouest et par l’armée turque implantée à Idlib, plus au sud. Par ailleurs, l’aviation turque basée à Incirlik, au sud du pays, et à Diyarbakir, au sud-est, mène des bombardements intensifs sur l’enclave.

Appelée « Rameau d’olivier », l’offensive, dirigée par le général Metin Temel, le chef de la seconde armée, est aussi menée depuis Azaz, la ville syrienne sous contrôle turc à l’est d’Afrin. 5 000 hommes de l’ASL sont aux avant-postes de l’opération ;

Pour ceux qui en doutaient encore l’ASL ou armée syrienne libre que nous avons tant aimée attaque donc les Kurdes, elle est bien constituée d’islamistes armée et équipée par le Sultan.

Erdogan ne peut agir partout, Bachar et Poutine en profitent pour attaquer ses protégés d’Idlib.

Forte du soutien militaire de ses alliés russe et iranien, l’armée de Bachar Al-Assad y a récemment conquis une centaine de villages et cherche désormais à prendre le contrôle de la route qui relie Damas à Alep, ainsi que de la base d’Abou Al-Douhour, tenue par les rebelles depuis 2015.

 

https://pgibertie.com/2018/01/21/syrie-mr-erdogan-nest-pas-un-gentleman/

 


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