Syrie : Sophia Amara et les « gentils rebelles »

par hommelibre
mardi 10 septembre 2013

Comment en arrive-t-on à faire passer des djihadistes tueurs pour de gentils révolutionnaires ? Peut-être parce qu’ils n’étaient pas visibles dès le début de cette guerre civile. Au début justement, en mars 2011, on parle de manifestations pacifistes. Ces manifestations seraient réprimées dans le sang par l’armée de Bachar el Assad.

Ce qui aurait conduit à la lutte armée en juillet de la même année.

Il faut savoir que dès mars 2011 les manifestations des opposants ont été violentes et non pacifiques, comme en témoignent des commentateurs et des images de l’époque dans la ville de Deraa. Selon l’opposition ce serait en réponse à la violence de la répression. Selon d’autres sources, l’armée est intervenue suite aux meurtres de dizaines de policiers par des insurgés armés. Insurgés armés, très vite, par l’Arabie saoudite.



Il est difficile de savoir ce qui s’est exactement produit. Il semble que la propagande sur les gentils révoltés d’un nouveau printemps arabe ait fonctionné dès le début, alors que le mouvement était idéologique et confessionnel dès son origine. Un reportage illustre la situation : celui de la reporter Sofia Amara, « Dans l’enfer de la répression », diffusé sur Arte, déjà mentionné dans un précédent article. La reporter a voulu rendre l’Armée syrienne de Libération sympathique. C’est là qu’il est question de l’homme si gentil, si protecteur, qui sera ensuite identifié comme le mangeur de coeur.


Ce reportage est une propagande contre le régime syrien. Il a été déconstruit point par point dans le blog Karbalaqsa. Dans cette contre-enquête on voit des policiers tués, pendus, démembrés par des opposants. On voit des opposants manifester librement sans aucune répression. Elle filme librement, ment sur de prétendus tirs de l'armée. Le coordinateur des insurgés qui l'accueille se prétend en danger, mais le floutage est si léger qu'il peut être reconnu par tous ses voisins ! Le reportage de madame Amara montre déjà l’aspect confessionnel de l’insurrection. D’ailleurs une image de décembre 2011 montre une manifestation du vendredi - tiens, les opposants pouvaient donc manifester ? - dont les participantes sont toutes voilées selon les préceptes de l’islam intégriste (image 1, cliquer pour agrandir). En comparaison, l’image 2 montre une présentatrice de la télévision officielle syrienne, la télévision d’Assad : l’Etat est laïc, elle ne porte pas de voile.

Je poste plus bas les deux premières courtes vidéos qui démontent le reportage de Sofia Amara, dont on ignore toujours les raisons qui l’on conduite à prendre un tel parti en faveur des djihadistes. A-t-elle été payée par l'Arabie saoudite ? La suite des vidéos est disponible sur ce lien.

Avant de voir Obabush tirer des centaines de missiles sur la Syrie, rappelons-nous les propos de Carla del Ponte en mai dernier :

« Des enquêteurs des Nations Unies ont réuni des témoignages selon lesquels des insurgés syriens se sont servis de gaz sarin, un agent neurotoxique interdit par le droit international, a déclaré dimanche 5 mai la magistrate suisse Carla Del Ponte. Selon les témoignages que nous avons recueillis, les rebelles ont utilisé des armes chimiques, faisant usage de gaz sarin. »

On n’a entendu ni Obabush ni Hollande s’indigner à ce moment. Mais on a entendu encore récemment des djihadistes appeler à l'élimination des chrétiens et des alaouites. Le plan qui suinte de toutes parts aujourd’hui est qu’il fallait abattre Assad à tout prix, même à celui d’armer et de soutenir les islamo-fascistes. Ces deux présidents vendent bien la Syrie aux fascistes et ils le savent depuis le début.

Qui sont les munichois dont parlait Harlem Désir ?


Image 1 : manifestantes du vendredi, dapd. Image 2 : présentatrice télévision syrienne. Image 3 : l’un des nombreux attentats commis par l’opposition à Damas, Reuter.

 

Vidéo 1 :

Vidéo 2 :


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