Tel-Aviv sur Seine : Non, Tel-Aviv n’est pas une station balnéaire comme les autres !

par Pingouin094
lundi 10 août 2015

Dans le cadre de Paris-Plage et suite à la visite d’Anne Hidalgo en Israël et en Palestine, la Mairie de Paris a décidé d’organiser un évènement « Tel Aviv sur Seine », ce jeudi 13 août.
Selon Bruno Julliard, 1er adjoint de Paris, il ne faudrait faire aucun « amalgame » entre la « politique de colonisation brutale du gouvernement israélien » et la ville de Tel Aviv qui est « une ville progressiste, symbole de paix et de tolérance ». Cet évènement serait par ailleurs uniquement « festif et culturel ».
Par ces arguments, la Mairie de Paris contribue aux objectifs de communication du gouvernement israélien, qui voudrait faire croire qu’Israël peut être une destination touristique et culturelle comme les autres, Tel Aviv une station balnéaire normal ; et le conflit israélo-palestinien une réalité lointaine et dissociable du reste d’Israël. 

Rien n’est plus faux, et pas uniquement parce que les murs, les miradors et les barbelés du « mur de séparation » ou plutôt du « mur de l’apartheïd » sont à moins de 50 km. et il est scandaleux que la Mairie de Paris cautionne ainsi la propagande gouvernementale israélienne.

 La réalité de l’occupation à Tel Aviv, n’importe quel touriste peut la voir, dès la douane de l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv. Si pour un touriste français ordinaire, venu profiter de Tel Aviv, station balnéaire « ordinaire », le passage de la douane n’est qu’une formalité, peut-il ne pas voir que pour d’autres français, c’est au contraire une épreuve ? A la douane israélienne, le contrôle au faciès est le mode unique de fonctionnement. Avec le même passeport, qu’on porte un patronyme à consonnance juive, occidentale ou maghrébine, le contrôle ne sera pas le même. Les premiers passeront avec un grand sourire. Les derniers risquent un contrôle approfondi, interrogatoire de plusieurs heures voire une expulsion en bonne et due forme après passage dans un centre de rétention. Et au milieu, ceux qui auront trop affiché leur sympathie pour la cause palestinienne risquent le même sort.
 
La réalité de l’occupation à Tel Aviv, c’est aussi que l’immense majorité des gentils clubbers des nights-clubs de la ville « progressiste, symbole de paix et de tolérance » que serait selon le 1er adjoint de Paris Tel Aviv ont fait leur service militaire et donc servi dans les territoires palestiniens. Combien se sont révoltés ? Combiens se sont tus et ont laissé faire ? Combien ont activement participé à l’oppression du peuple palestinien ? Peut-on en toute innocence danser dans un night-club de Tel Aviv dans ces conditions ?
La réalité de l’occupation jusque sur les plages de Tel Aviv, c’est enfin et surtout le sort dévolu aux « arabes israéliens », qui sont surtout des Palestiniens. Oui, jusque sur les plages de Tel Aviv, ils sont des citoyens de seconde zone, discriminés et vivants sous un régime d’apartheid.
 
Alors non, définitivement, Tel Aviv n’est pas une station balnéaire comme les autres. Tel Aviv est la capitale d’un Etat Colonial, nul ne peut faire sembler de l’ignorer sans se rendre complice de cette colonisation.

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