Tibet : la démocratie tibétaine confisquée au Népal

par Tibet Libre
vendredi 8 octobre 2010

Alors que, partout dans le monde, se déroulaient les primaires pour désigner les candidats pour les élections du Premier ministre tibétain, le Népal, sous pression chinoise, a confisqué les urnes et les bulletins de vote des réfugiés tibétains accueillis sur son territoire. Les Tibétains s’indignent de cette action anti-démocratique et dénoncent une pression de la République populaire de Chine qui s’oppose ici à la progression de la démocratisation des Tibétains en exil. 

Le 3 octobre 2010, le Gouvernement tibétain en exil à Dharamsala en Inde organisait les primaires où les plus de 150 000 réfugiés tibétains dispersés dan le monde étaient appelés à désigner les candidats au poste de Premier ministre. Le même jour, les Tibétains élisaient les députés du Parlement tibétain en exil, pour sa 15ème législature. L’élection du Premier ministre tibétain au suffrage universel remonte à 2001, date qui marqua la continuation de la démocratisation progressive de la société tibétaine en exil.

Alors qu’au Népal où résident 20 000 réfugiés, les Tibétains en exil accomplissaient leur devoir électoral, les urnes et les bulletins de vote qu’ils contenaient, ont été confisqués par des policiers népalais armés en tenue anti-émeute, une heure avant la clôture du vote, à la demande du ministère de l’intérieur népalais. Pourtant, les autorités népalaises avaient été informées longtemps à l’avance, comme lors des votes précédents, et aucune objection ne fut soulevée. Cet acte est incompatible avec le Droit international et les valeurs démocratiques. Le gouvernement chinois a récemment dépêché une délégation de 21 personnes au Népal et les discussions bilatérales portaient notamment sur les méthodes à mettre en œuvre pour affaiblir la lutte des Tibétains. La délégation était menée par He Yong, secrétaire du Comité central du Parti communiste chinois. La République populaire de Chine a récemment annoncé qu’elle donnerait au ministère de l’intérieur népalais 1.47 million de dollars américain chaque année pour renforcer son dispositif de sécurité contre les « activités anti-chinoises » sur son territoire.

Dans le monde entier, les Tibétains réagissent en condamnant la confiscation des urnes par le Népal et en manifestant devant les consulats népalais. A New York, ils ont appelé la Chine à respecter la démocratie au Népal. Mikel Dunham, écrivain spécialiste du Tibet affirma : « Le grand voisin du nord (la République populaire de Chine) a fait pression sur le gouvernement (du Népal) en difficulté pour perturber l’élection pacifique organisé par les réfugiés tibétains. Peut-on parler d’un respect des droits l’homme au Népal avec ce type d’opération en coulisses ? L’ironie de l’histoire, c’est que le gouvernement népalais est incapable de mener à bien ses propres élections pour élire son premier ministre - neuf échecs ces deux derniers mois !-, alors que les Tibétains, qui ont mis en place une élection calmement et régulièrement, sans financements, ni pouvoir bureaucratique, parviendront sans doute à la désignation d’un nouveau Premier ministre tibétain – avec ou sans les urnes raflées par les autorités népalaises sur ordre de Pékin. Le contraste est aussi manifeste qu’indigne. » D’autant plus indigne que, le mois dernier, il a été affirmé que le leader maoïste Krishna Bahadur Mahara aurait demandait à un responsable chinois 500 millions de roupies népalaises pour acheter les voies de députés dans l’élection du Premier ministre népalais.

La communauté tibétaine en France demande un soutien du gouvernement français afin qu’il proteste auprès du gouvernement népalais et la restitution des bulletins de vote aux Tibétains en exil au Népal. La Communauté tibétaine appelle à la responsabilité le gouvernement népalais, souhaite qu’il soit digne de son indépendance et maintiennent des relations amicales avec les Tibétains.

La Communauté Tibétaine de France et ses Amis, Etudiants pour un Tibet Libre, et France-Tibet Ile de France appellent à un rassemblement le jeudi 7 octobre 2010 de 18 à 21 h devant l’Ambassade du Népal à Paris, 47 bis rue des Acacias, métro Argentine ou Charles de Gaulle Etoile.
 

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