Tibet, paradis des moines
par Robert GIL
samedi 21 janvier 2012
Le Tibet avant l’arrivée de la Chine n’était pas franchement le paradis sur terre. Le Tibet des moines était une dictature moyenâgeuse, que seules la passion et l’attirance des occidentaux pour ces philosophies soi-disant tolérantes, continuent de défendre. La doctrine religieuse imposait la supériorité du riche seigneur sur le paysan misérable, sur l’esclave et la femme. Cette idéologie justifiait un ordre de classe féodal. Tout était prétexte à de lourdes taxes, et les dettes passaient du père au fils et au petit-fils, et si on ne payait pas, on était réduit en esclavage. Les punitions favorites étaient entre autres d’arracher la langue, l’œil, ou de sectionner le tendon du genou, le seigneur avait droit de vie et de mort sur ses serfs.
Dès le 13ème siècle, le Tibet est annexé à la Chine par les Mongols. Au 17ème siècle, il est une des dix-huit provinces de l’empire chinois. Fin 19ème, l’empire britannique envahit le Tibet et y installe ses comptoirs de commerce. En 1949, le Département d’Etat US déclare le Tibet partie intégrante de la Chine. Mais tout change quand la Chine devient communiste avec Mao Zedong. Le même Département d’Etat US écrit alors : « Le Tibet est stratégiquement important, il est dans notre intérêt de ne pas le reconnaître comme faisant partie de la Chine »
Lorsqu’en 1951 l’Armée Populaire de Libération entre au Tibet, Le dalaï-lama écrit un poème à la gloire du président Mao Zedong. L’accord prévoit le maintien du servage au Tibet sous l’autorité du Dalaï-Lama. Les monastères, le Dalaï-Lama, les moines et les seigneurs garderont plus de 70% des terres. Pékin gèrera les questions militaires et les relations internationales. Le dalaï-lama reçoit le poste de vice-président du parlement de toute la Chine. Mais en 1959, Pékin décide de profondes réformes, les tortures et le servage sont supprimés, une réforme agraire est engagée : le Dalai-Lama et les seigneurs s’y opposent soutenus par l’occident.
Le principal financier du mouvement tibétain est le gouvernement des Etats-Unis, aujourd’hui les versements sont plus discrets, à travers diverses organisations de couverture. Les USA considèrent la Chine comme leur principal ennemi, ils encouragent donc les séparatismes ainsi que toutes sortes d’oppositions, et ils soutiennent par des campagnes médiatiques toutes actions pro-tibétaines.
Le Tibet est une région autonome, où la culture et la religion se pratiquent librement. La langue tibétaine est parlée et écrite dans des écoles tibétaines. La Chine a publié d’importantes collections de livres, des journaux et des magazines en langue tibétaine. Le plus grand risque pour la culture tibétaine comme pour beaucoup d’autres cultures est la modernité qui efface et modifie ses traditions.
Une solution pour le retour du Dalaï Lama au Tibet serait que cette région de culture tibétaine soit clairement laïque au sens politique, tel qu’on le comprend en France, et que la religion bouddhiste soit confinée dans la sphère privée. Soutenir et prôner un retour du Dalaï Lama en tant que chef spirituel et politique, et donc le retour à une théocratie, est totalement absurde. L’on peut être contre le régime chinois, sans vouloir le retour d’une dictature religieuse !
Le Dalai Lama, qui se présente comme « le gouvernement en exil » avec le soutien des occidentaux, réclame un ‘Grand Tibet’ : le double de celui où les dalaï-lamas exerçaient le pouvoir politique local dans le passé. Ce territoire incorporerait des provinces dans lesquelles on trouve des minorités tibétaines mélées à d’autres nationalités. Le dalaï-lama a déclaré au Congrès américain en 1987 : « 7,5 millions de colons doivent partir ». Mais, il ne s’agit pas de colons, car la population de ces régions est mixte depuis des siècles, il s’agit plutôt de purification ethnique. Il s’agit en fait de faire ce que toutes les puissances coloniales ont cherché à faire depuis 150 ans : démembrer la Chine. ..
Publié sur Conscience Citoyenne Responsable