Triste 8 mai. Flamboyant 9 mai
par Frédéric MALMARTEL
samedi 9 mai 2015
Qu'il était triste ce 8 mai parisien. Le ciel était gris. Les rangs des invités étaient clairsemés, le discours suranné. Personne n'y croyait à cet interminable monologue rempli de mots éculés et vides de sens, pas même celui qui l'ânonnait.
A 24 heures, et à 3.000 kilomètres de là, le lendemain 9 mai, la victoire sur le nazisme fut célébrée, à Moscou avec le plus grand éclat. Le XXIem siècle était là, le Soleil brillait. Le discours de M. Poutine fut bref et intense et le défilé... flamboyant.
Ces 8 et 9 mai, ce sont bien deux mondes qui se sont croisés à Paris et à Moscou.
Avec M. Hollande était le vingtième siècle finissant, un vingtième siècle qui n'en finit pas de mourir autour d'un président assommant avec ses rengaines sur l'esprit de résistance, le souvenir ou la mémoire, qui sonnent aussi faux que les chansons des ringards de chez Drucker !
Autour de M. Poutine s'affichait une puissance triomphante, sans complexe. Point de discours surfait : juste une démonstration de force, impressionnante d'ailleurs ! d'un empire réconcilié avec son passé qui assume son présent et croit en son avenir. La Russie de 2015 porte son histoire et avec Elle, aux côtés de partenaires décomplexés, fonce vers son avenir.
Triste 8 mai.
Avez-vous entendu ce 8 mai, l'allocution de notre président ? Elle était interminable. On aurait dit un de ces discours fleuves de Fidel Castro, d'Hugo Chavez ou de Kim Jong Il. Notre président répétait tout le temps la même chose et plus il la répétait plus il était évident qu'il n'y croyait pas lui-même... Pour combler le vide, il inventait ou plutôt réinventait, je ne sais quel concours vaseux sur le thème de la Résistance.
Et pour nous achever, en guise de dessert on nous a servi une histoire sur la mère de John Kerry qui aurait infirmière en France pendant sa jeunesse... L'histoire familiale de ce raté de la politique était-elle censée passionner les foules ?
En tout cas, ce qui est cocasse, c'est que moins de 48 heures après ce soporifique discours sur les vertus de la Résistance et de la Démocratie, M. Hollande s'illustrait, déjà(!) en ne respectant pas le choix très démocratique des Britanniques en faveur de M. Cameron ! Notre très populaire président mettait déjà en garde M. Cameron contre... la tenue d'un referendum ! Quel respect de la démocratie que voilà M. le président que de vouloir s'opposer à des referendums, non seulement chez soi, mais aussi chez les autres ! y compris dans des pays comme le Royaume Uni qui sont quand même des modèles de démocratie, modèles de démocratie qui vinrent d'ailleurs eux aussi à notre secours en 1944 !
Voyez, je n'ai point eu besoin de courir jusqu'en Ukraine, en Arménie ou au Turkménistan, ou de me déplacer des années en arrière, pour prouver combien notre président et l'oligarchie qu'il représente méprisent la démocratie dont ils nous gavent à l'intérieur de leurs lénifiant discours.
A des années lumières de ce triste spectacle était la cérémonie du 9 mai à Moscou.
La Russie fête la victoire le 9 mai, car la capitulation allemande face à l'URSS fut signée le 9, après celle du 8 face aux alliés.
Monsieur Poutine est isolé titrait Libération. Il est vrai que Poutine n'avait auprès de lui que... la Chine, l'Inde, l'Afrique du Sud ou des pays comme le Kazakhstan. Globalement, ça ne doit pas dépasser 3 milliards d'habitants et le tiers des terres émergées ! Je me demande juste où les journaleux de Libération on appris l'histoire et la géographie ? Chez madame Najaud-belkacem, peut-être ! Je ne vois pas d'autres explications !
D'autres pays étaient aussi présents comme l'Arménie et, de manière très symbolique, la Serbie dont les armées défilèrent aussi avec l'Armée Russe.
Monsieur Poutine n'avait besoin d'histoires fumeuses sur la tante ou la cousine au troisième degré de tel ou tel ou tel sous-secrétaire d'état, c'était bien des chefs d'états qu'il avait auprès de lui et pas des moindres ! A moins de penser que la Chine et l'Inde sont des détails de la géographie !
C'est une Russie réconciliée avec son histoire qui célébrait la victoire. Les drapeaux rouges jouxtaient les Icônes d'Orient, les emblèmes de feu-l'URSS côtoyaient l'aigle russe bicéphale hérité de la Très Chrétienne Byzance.
La force de Poutine et celle de la Russie est là, n'en déplaise aux pseudo-analystes qui n'ont jamais mis les pieds dans ce pays, elle n'est pas dans une répression imaginaire ! La force de la Russie, c'est celle d'un peuple uni qui assume et revendique son histoire, toute son histoire, sans honte, sans repentance permanente, avec la Foi en l'avenir !
Si ici, les choses changent, demain, ce sera peut-être aussi la force de la France...
Que penser, dans ces conditions de l'absence des dirigeants occidentaux ?
Pour ma part, je crois que c'est une bonne chose qu'ils ne soient pas venu. Je crois que les peuples occidentaux sont fatigués des mensonges et des tartufferies permanentes de leurs dirigeants. Non, M. Poutine n'est pas un tendre, pas plus que les autres chefs d'états qui étaient avec lui. Mais M. Poutine, assume, lui. Il ne se cache pas derrière des discours fumeux sur les droits de l'Homme ou que sais-je. Il dit ce qu'il fait. Il fait ce qu'il dit. Il défend les intérêts de la Russie.
Nous avons nous, en France, un chef d'état qui ne dit pas ce qu'il fait, qui ne fait pas ce qu'il dit, et qui ne défend pas les intérêts de la France.
Le problème est donc à la tête de la France, et des autres pays occidentaux, pas à la tête de la Russie !
Alors oui, à un moment où les dirigeants Occidentaux ferment les yeux sur les agissements des néo-nazis en Ukraine, au moment où les dirigeants occidentaux continuent à armer les terroristes islamistes en Syrie ou ailleurs, terroristes islamistes qui n'ont rien à envier, dans l'horreur, aux nazis, je crois que c'est une très bonne chose que les leaders occidentaux n'aient pas mis les pieds à Moscou, ce 9 mai 2015.
C'eût été indécent.