Un espoir de moins au Proche-Orient ?

par koz
lundi 9 janvier 2006

Ce point d’interrogation final ne concerne malheureusement pas l’avenir politique d’Ariel Sharon. Après un premier accident vasculaire cérébral, lui qui devait déjà subir au début une simple opération du coeur, il a finalement été victime d’une hémorragie cérébrale. Si l’hémorragie a été arrêtée, il est toujours entre la vie et la mort et, à supposer qu’il survive, on s’interroge déjà sur l’ampleur des lésions cérébrales. Sharon au pouvoir, c’est donc, je pense, bien fini.

On peut pourtant dire qu’il aura surpris beaucoup de monde, moi le premier, voire surpris le monde, en entamant une évacuation des colonies. Bien sûr, comme on me le faisait remarquer, le calcul politique n’était pas absent de ses motivations. C’est une évidence, et on ne peut guère le lui reprocher. Mais après Sharon “le sanguinaire“, on pouvait espérer qu’il incarne un espoir de paix, toujours ténu, au Proche-Orient, au point même que Peres le rejoigne au sein de Kadima, nouveau parti dont on peine à concevoir l’avenir, désormais...

Certes, Sharon est/était loin d’être un ange. Les interventions dans les camps de réfugiés ont été pour le moins meurtrières. Et il y a ce mur... Un mur parfaitement légitimé - pour les Israéliens et a fortiori pour celui qui est en charge de leur sécurité - par le nombre de morts qu’il a permis d’éviter. Mais un mur inique pour les Palestiniens. Et un symbole douloureux sur cette Terre Sainte.

Pour autant, il était peut-être susceptible d’incarner un compromis, compromis dont on doute fortement que Netanyahou se fasse le chantre. Quant à Amir Perez, j’avoue être dans l’incapacité d’émettre une opinion quelconque à son égard.

La mise à l’écart de Sharon - car, à supposer qu’il survive, il est assez peu probable que les Israéliens élisent un homme dans un tel état de santé - est une mauvaise nouvelle pour tous. Enfin pour les hommes de bonne volonté. Car, même si l’on ne peut préjuger de ce qu’il aurait accompli ou non ultérieurement, non plus que de la constance et de la “sincérité” de sa recherche d’une solution pacifique, cette mise à l’écart plonge le monde dans l’incertitude. Le monde, oui, puisqu’une grande partie de notre avenir se joue dans cette partie du globe, terre de confrontation des civilisations et berceau du terrorisme islamique.

L’avenir politique israélien se décidera-t-il entre Netanyahou et Perez ? Ou Peres pourra-t-il aller “en avant“, lui aussi ? La disparition, au moins politique, de Sharon, peut-elle provoquer une sorte d’onde de choc dans l’opinion publique israélienne ?

L’année 2006 pouvait difficilement s’ouvrir plus mal au Proche-Orient. Elle ne fait toutefois que s’ouvrir.

Et l’espoir n’est pas interdit.


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