Un geste hautement symbolique !

par Rollyboy
lundi 15 décembre 2008

Un journaliste irakien a lancé ses souliers à l’actuel président américain George W. Bush. Que pouvons comprendre de ce geste ? Est-il sans importance ? C’est ce que je tenterai de vous expliquer, cher(ères) lecteurs et lectrices d’AgoraVox. Voici donc l’opinion d’un simple citoyen du monde résidant dans la province du Québec au Canada. Il va sans dire qu’il s’agit-là de mon opinion personnelle. Libre à vous d’être d’accord ou non.

Force est d’admettre que les États-Unis ont grandement influencé la politique internationale depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Bien entendu, il y a eu de belles réalisations. Par exemple, le Plan Marshall qui visait la reconstruction de l’Europe et la création des Nations Unis qui, qu’on le veuille ou non, est une pierre angulaire dans le domaine de la diplomatie. Néanmoins, d’autres créations furent, disons-le franchement, très discutables. On a qu’à songer aux interventions militaires états-uniennes dans plusieurs pays, occasionnées entre autre par l’attrait du pétrole, qui ont résulté en de véritables fiascos. L’invasion de l’Irak est du nombre.

Ceci dit, faut-il voir dans la « mésaventure » qu’a connue George W. Bush lors d’une conférence de presse un geste sans grande valeur de la part d’un journaliste irakien à la recherche de popularité ou bien un cri du cœur de tout un peuple, et même de tous les peuples ? Pour ma part, j’opterais pour la seconde option. Rappelons les faits !

L’actuel président George W. Bush a effectué une visite d’adieux dans le Proche-Orient plus précisément en Irak et en Afghanistan, deux pays où le mot « américain » est synonyme de Satan et de perversion sous toutes ses formes. Ce qui est compréhensible lorsque l’on pense un seul instant aux victimes causées par leur seule présence. Loin de moi le souhait de mettre sous silence les atrocités exécutées par les Talibans d’Afghanistan ou encore les sbires de Saddam Hussein à l’époque de sa dictature. Une chose est certaine : Le président Bush laisse un triste testament à son successeur Barak Obama. D’ailleurs, le lancement raté de la paire de souliers fait par le journaliste irakien en dit long sur la tâche que le président démocrate aura à accomplir dès le début de son mandat.




Pour le commun des occidentaux, lancer une paire de souliers peut sembler être sans importance, mais dans le monde arabe, et de surcroît musulman, il est signe de mépris absolu. De plus, l’épithète de « chien » est semblable au fait de traité un résistant français de « collaborateur ». Pourquoi avait-il agit de la sorte ? Avait-il d’autres choix pour manifester sa désapprobation à l’égard de la politique américaine depuis l’arrivée de George W. Bush à la Maison blanche le 20 janvier 2001 ? La réponse doit être analysée sous ces trois aspects que sont la politique, l’économie et l’environnement.

Au plan politique, les États-Unis n’ont jamais été autant isolés du reste du monde depuis la mise-en-place de ce gouvernement républicain. Même l’époque de la guerre du Vietnam n’avait pas réussi à éveiller autant d’impopularité envers les États-Unis au sein même de ses pays alliés. Comme on dit au Québec : « L’image de la statue de la Liberté en a pris pour son rhume. » Comment peut-il en être autrement quand on songe, ne fut-ce qu’une minute, à la légitimation de la torture systématique par les autorités militaires sur les prisonniers détenus à la base de Guantanamo ? Personnellement, je n’ai jamais lu dans un bouquin d’histoire qu’une puissance ait réussi à se faire respecter par l’utilisation de la terreur. Bien au contraire !

Dans le domaine économique, rien n’est guère reluisant ! Les principaux indices boursiers ont sans cesse dégringolé amenant dans leurs sillons une crise économique sans précédent. Résultat ? Des millions de chômeurs, dont un bon pourcentage est composé de travailleurs et de travailleuses hautement qualifiés(es), apparaissent dans tous les pays industrialisés. Un tel phénomène est plus qu’une simple statistique car il cache un malheur : la pauvreté grandissante mettant en péril la survie et la dignité d’individus bien réels.

Enfin, l’environnement était parmi le moindre des maux dans les préoccupations de ce président. Pour lui, seul comptait l’accessibilité aux sources pétrolifères et ce, au détriment de Mère-nature ! Or, c’est sur cette planète que nous vivons et que nous tirons notre subsistance. Pas d’environnement viable ? Pas de possibilité de vie pour nos descendants, mais aussi pour nous-mêmes à plus ou moins brève échéance.
Bref, le geste qu’a fait le journaliste irakien en dit long sur le legs que George W. Bush laisse au monde. Les chaussures étaient peut-être de taille 10, en mesure américaine, mais celles que devra porter Barak Obama devront lui être ajustées à la perfection tellement le travail de reconstruction sera long et pénible. Bonne chance monsieur Obama ! Adieu monsieur Bush et, surtout, ne revenez plus devant les petits crans de télévision. On finira bien par vous oublier ! Enfin, je l’espère de tout mon cœur de Québécois.

Lire l'article complet, et les commentaires