Un pas en avant vers la reconnaissance du génocide arménien ?

par ÇaDérange
lundi 8 septembre 2008

Peut-être un signe de détente entre la Turquie et son voisin, l’Arménie  ? Le président turc, Abdullah Gül, vient d’accepter de se rendre à Erevan, la capitale arménienne, pour assister à un match de football entre les équipes de ces deux pays ! Un match qualificatif pour la Coupe du monde de football de 2010.

Quand on connaît le passé explosif entre ces deux pays avec le massacre perpétré en 1905 par l’armée turque, on ne peut qu’être surpris. Pour les Arméniens et bon nombre de pays dont la France, il s’agit d’un génocide alors que pour la Turquie il ne s’agit que de la répression "normale" d’une révolte. D’où une haine féroce entre les deux peuples. Le football a-t-il le don d’adoucir les relations entre les peuples et les gens, on peut en douter à voir parfois l’atmosphère de haine qui préside aux matchs entre villes voisines. Et pourtant Abdullah Gül a répondu positivement à l’invitation de son homologue arménien, Serge Sarkissian, d’assister à ce match.

Ce sera le premier chef d’Etat turc à se rendre en Arménie depuis que ce pays a obtenu son indépendance en 1991. Cette acceptation agite fortement le pays avec les journaux progouvernementaux qui saluent le caractère historique de cette visite et l’opposition qui vilipende une telle décision en considérant cette visite comme injustifiée face à un pays, l’Arménie, qui, dit-elle, ne montre aucun signe de renoncement à sa revendication que les évènements de 1905 soient bien considérés comme un génocide.

Abdullah Gül est un homme politique chevronné que l’on voit mal s’embarquer dans un tel voyage pour la simple raison de soutenir son équipe de football. Alors est-ce parce que la question de la qualification de ces événements est un des points-clés dans les discussions entre la Turquie et l’Union européenne pour que celle-ci puisse entrer dans l’Union européenne, je ne sais. Est-ce parce que la Turquie entend profiter de la présidence européenne de Nicolas Sarkozy, un opposant en principe convaincu à l’entrée de ce pays dans l’Union, pour lui montrer qu’elle est un partenaire incontournable dans la résolution des problèmes du Moyen-Orient, comme la participation de leur Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan au sommet de Damas semble le montrer, je ne sais pas non plus. Peut-être est-ce aussi parce que la création de l’Union méditerranéenne a fait se rendre compte à la Turquie du rôle potentiel énorme qu’elle pouvait y jouer.

Je constate simplement que les lignes bougent dans cette zone comme dirait notre trublion de président et que la Turquie a une activité diplomatique intense partout dans la zone.

A suivre de près comme tout espoir de paix...

NB : le parti Vert allemand, celui de Cohn Bendit, va très certainement élire un président d’origine... turque, Cem Ozdemir...


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