Violation continue des droits humains au Tibet et commémoration du soulèvement tibétain le 10 mars 2022

par Tibet Libre
mercredi 9 mars 2022

Des rapports ont récemment indiqué qu'une importante statue bouddhiste dans le comté de Drago dans la préfecture autonome tibétaine de Kardze a été démolie en novembre 2021, la troisième statue à être détruite par les autorités chinoises dans la région. Le groupe de recherche Tibet Watch, basé à Dharamsala en Inde, a révélé que les autorités chinoises avaient forcé des moines tibétains à détruire la statue de Padmasambhava, maître tantrique du VIIIème siècle, à l'extérieur du monastère de Chanang.

Les Tibétains de Dharamshala pleurent la mort de Tsewang Norbu qui s’est immolé devant le palais du Potala au Tibet le 25 février 2022

Deux autres statues géantes ont été démolies l'année dernière fin décembre, ce qui a également entraîné la détention de plusieurs Tibétains de la région soupçonnés d'avoir partagé des photos et des vidéos en dehors du Tibet via l’application WeChat. Selon Tibet Watch, "la police est restée déployée dans le comté et a continué à vérifier au hasard les téléphones portables des Tibétains, ce qui a conduit à l'arrestation de deux groupes de Tibétains".

La démolition de la première statue, une statue de Bouddha, a fait la une des journaux condamnant la Chine pour sa politique religieuse répressive. Le Département d'État américain s’est exprimé sur la question : « [Nous] continuons d'exhorter les autorités de la République populaire de Chine à respecter les droits humains des Tibétains, l’environnement du Tibet ainsi que l'identité culturelle, linguistique et religieuse unique des traditions tibétaines. »

Des images satellites du monastère de Chanang prises le 3 octobre 2019 montraient le site de la statue de Padmasambhava qui s'élevait sur trois étages, mais l'image prise le 25 février 2022 montrait la statue détruite au sol. Une source en exil a déclaré à Tibet Watch que « les autorités chinoises ont forcé des moines à procéder à la destruction de la statue de Padmasambhava » Le monastère appartient à l'école Nyingmapa du bouddhisme tibétain, qui comprenait 500 moines avant l'occupation chinoise, mais seulement 50 moines en 2021.

De plus, trois moines âgés du monastère de Drago sont dans un état de santé critique après leur libération de prison il y a quatre ans, a appris Tibet Watch. Les trois moines appartiennent au monastère où des dizaines de Tibétains ont été arbitrairement détenus à la suite de la démolition de deux grandes statues de Bouddha dans la région fin 2021.

Tsewang Namgyal, Dalha et Tengya ont purgé des peines de 6 ans de prison à partir de 2012 et ont finalement été libérés en 2018, mais tous les trois ont été soumis à des tortures extrêmes, notamment des travaux forcés et une alimentation insuffisante en prison. Les trois moines sont sortis en mauvaise santé et leur état s'est détérioré depuis.

En 2012, des manifestations de masse ont éclaté dans les rues du comté de Drago en janvier, où les Tibétains locaux ont appelé à la liberté et au retour du Dalaï Lama au Tibet. Les sources ont déclaré que les moines souffraient de « jambes paralysées, de lésions d’organes, d'insomnie, de maux de tête constants et d'une perte de mobilité » à la suite de tortures en détention. Le comté a fait la une des journaux au cours des derniers mois pour la destruction de deux statues géantes de Bouddha dans la région, ce qui a conduit à plusieurs arrestations d'habitants soupçonnés d'avoir partagé ces photos de la démolition en dehors du Tibet.

Tsewang Namgyal était l'ancien directeur de l'école monastique de Ganden, fermée de force en novembre 2021. Il a été relâché infirme et a également été contraint de signer une lettre énumérant de nouvelles restrictions de sa liberté de mouvement. Dalha était le comptable du monastère et, à sa libération, il s'est avéré aveugle et a dû subir une greffe d'organe. Tengya, l'abbé du monastère, souffre d’une capacité auditive altérée et son corps est paralysé.

Entre janvier et avril 2012, 36 personnes ont été inculpées pour des manifestations à Drago et ont été condamné à des peines de prison. « La plupart des 36 prisonniers ont été envoyés à la prison de Bamey et à la prison de Dhardo, où ils ont été forcés de subir ce que la Chine appelle la « réforme par le travail » sans provisions alimentaires suffisantes. Tous ont été battus en prison et condamnés à des travaux manuels pénibles ».

Les familles des trois prisonniers n'étaient autorisées à leur rendre visite qu'une fois par an ou tous les deux ans. Les familles de ces trois moines n'ont appris qu'à leur libération que la nourriture ou l'argent qui leur étaient destiné lors de ces rares visites familiales ne leur parvenaient jamais.

Le 10 mars 2022 marquera le 63ième anniversaire du soulèvement tibétain de 1959 à Lhassa contre la dictature de Mao. Les Tibétains en exil commémorent pacifiquement ces évènements pour promouvoir par la non-violence la résolution du conflit sino-tibétain. Ils demandent la liberté au Tibet par l'obtention d'une réelle autonomie, comme nous le rappelons dans notre lettre aux candidats à la présidentielle.

Nous pouvons soutenir les Tibétains en participant à leur rassemblement commémoratif le jeudi 10 mars 2022 à 14h, place du Trocadéro, sur le Parvis des Droits de l’Homme à Paris. Une marche partira de la place du Trocadéro vers l’Ambassade de Chine, située avenue George V à Paris.


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