Violentes réactions des Birmans en exil contre le réacteur russe

par Bertrand C. Bellaigue
lundi 21 mai 2007

Les réaction des Birmans en exil après l’annonce de la construction d’un réacteur nucléaire à Rangoon ne s’est pas fait attendre. Les chefs traditionnels des peuples de la fédération, victimes des sevices de l’arméee birmane, les associations democratiques regionales craignent que la junte militaire ivre de pouvoir ne se dote un jour d’armement nucléaire pour « affronter le monde » et garantir sa pérennité au pouvoir qu’elle détient depuis quarante-quatre ans.

Paris le 18 mai 2007 (BCB) - Les chefs traditionnels tribaux de Birmanie ont régi violemment à l’annonce que la junte militaire avait décidé de construire avec l’aide de Moscou un réacteur nucléaire et un centre de recherche isotopique dans leur pays.

Ce n’est vraiment pas le moment, ont-ils estimé dans un communiqué diffusé par « l’agence Mon de Birmanie » et l’agence de presse internationale birmane en exil.

« Ce qui, par contre, est urgent est la transformation de nos institutions en véritable démocratie et l’amélioration du niveau de vue du peuple » a déclaré M. Fado Mahn Sha, secrétaire général de « l’union nationale Karen (Karen National Union - KNU) ».


« Je ne vois vraiment pas comment le fait de posséder un réacteur et un centre de recherche nucléaire pour apporter quelque avantage à notre peuple », a-t-il ajouté.
"Cette décision prouve seulement que le gouvernement militaire birman n’a aucune intention de se lancer dans l’amélioration du standard de vie des citoyens birmans. En réalité leur but est de renforcer la puissance militaire qui garantira leur maintien au pouvoir », a estimé de son côté le vice-président du Front démocratique Mon. Le slogan actuel que diffuse quotidiennement la radio télévision bimane proclame que « plus le gouvernement sera fort plus le pays sera puissant ».
« C’est cette ambition qui a conduit le ministre des Sciences et de Technologie de la junte militaire, U. Thaung, à signer le 15 mai dernier à Moscou, avec l’Agence russe fédérale de l’Énergie atomique, une convention portant sur la construction d’un réacteur nucléaire en Birmanie. »
« Le gouvernement a déjà renforcé ses forces armées, en hommes et en armements. La junte manifeste maintenant la volonté de disposer d’un armement nucléaire pour affronter le monde », a affirmé U Htay Aung, chercheur travaillant pour le « Réseau pour la démocratie et le développement, (Network for Democracy and Development.)

Les effectifs de l’armée birmane, qui étaient de l’ordre de 220 000 hommes du coup d’Etat lancé en 1962, à Rangoon, par le général Ne Win et sa junte d’officiers supérieurs et généraux, se montent actuellement à plus de 400 000 hommes.

C’est avec ses unités que le pouvoir central dictatorial soumet à sa volonté par la force, le fer et le feu, les peuples minoritaires de la fédération birmane dont les principaux sont entre autres, les Mons, les Kachin, les Shans et les Karen, dans le plus grand mépris des droits de l’homme.

L’attrait des richesses en hydrocarbures de ce pays est tellement impressionnant que les grands groupes pétroliers internationaux recherchent ces richesses sans état d’âme. Les sociétés industrielles ou du tertiaire qui gravitent autour d’elles agissent à la manière des trois petits singes chinois qui se masquent les yeux, les oreilles et la bouche en évitant de savoir ou connaître ce qui se passe autour d’eux dans le monde.

Certains des groupes les plus puissants et des plus engagés dans leur specialité, ont même fait appel à des consultants, assez myopes pour pouvoir affirmer naïvement au profit de leurs mandataires que le travail forcé n’existe pas en Birmanie et que la junte des généraux n’avait jamais, au grand jamais, profité de cette main-d’oeuvre docile fournie par l’armée birmane dans le cadre de leurs conventions.

© Bertrand C. Bellaigue 18 mai 2007


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