Wikileaks : Les autorités suédoises agissent-elles en toute indépendance ?

par Conseillervérif
lundi 22 novembre 2010

Les autorités suédoises ont demandé à Interpol l’émission d’un mandat d’arrêt international au nom de Julian Assange, fondateur du célèbre site Wikileaks, qui avait notamment ces derniers mois mis en ligne une grande quantité de documents confidentiels révélant les crimes de guerre américains en Afghanistan. Néanmoins la justice suédoise est-elle VRAIMENT indépendante ?

La Suède a demandé l’émission de ce mandat d’arrêt suite à la plainte de deux femmes qui accusent le fondateur du site Wikileaks d’ "agression sexuelle". J.Assange a nié ces accusations et affirmé qu’il était victime d’une campagne de dénigrement visant à affaiblir son site et empêcher de nouvelles révélations de documents secrets.
 
On peut sincèrement douter de la réalité de ces accusations. Comme par hasard, elles interviennent quelques mois après la publication des fameux documents secrets qui ont énervé au plus haut point le Pentagone. Dans un rapport interne de l’administration militaire américaine, on recommandait fortement "d’affaiblir le site par la mise en place d’opérations visant à dénigrer ou faire douter de l’intégrité de ses dirigeants". Cela pour la bonne raison qu’il est très difficile de remettre en cause la validité des documents secrets publiés et encore plus difficile de découvrir et éliminer les différentes taupes qui fournissent les documents au site, car celui-ci est construit de manière à garantir absolument l’anonymat des fournisseurs, notamment grâce à des pages cryptées où peuvent être envoyés les documents.
 
Comme par hasard, la prétendue plainte de ces deux femmes remet en cause l’intégrité du fondateur du site, et elle intervient ( Oh hasard ! ) au moment où les autorités militaires américaines veulent plus que jamais se débarasser de cet outil d’information encombrant. La Suède (lieu de résidence d’Assange et base du serveur du site ) ,au lieu d’ouvrir une enquête sur ces accusations, a en seulement 5 jours déja ordonné l’arrestation d’Assange et émis un mandat international à son encontre !
 
Pourtant on peut revenir sur une affaire intéressante qui a aussi concerné la justice suédoise.
 
L’ambassade de France à Stockholm a publié récemment cet intéressant article sur une affaire où les autorités américaines ont surveillé les activités des Suédois grâce à un outil d’espionnage nommé la Surveillance Detection Unit ( SDU ). Et contrairement à la procédure d’accusation visant le fondateur de Wikileaks, expédiée en quelques jours, voilà la déclaration du ministère suédois de la justice au sujet de l’affaire d’espionnage des Américains : " le parquet est en train d’évaluer si cette pratique est conforme aux lois suédoises" ( ! )
 
Une déclaration on ne peut plus pédante sur une affaire grave...mais ce qui frappe c’est que -toujours en citant l’article- un membre sous couvert d’anonymat de l’Administration américaine a déclaré que " ces activités (d’espionnage ) se font toujours en étroite coopération avec le pays hôte", en l’espèce la Suède.
 
Un ex-espion soviétique des années 1980 avait déclaré il y a quelques années que " les mesures de vengeance envers les taupes, les traîtres ou leurs complices sont une mesure visant à les empêcher de nuire à nouveau tout en protégeant au mieux le système politique".
 
On peut voir que cette parole est ici bien méritée.

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