5ème anniversaire... de l’abolition de l’esclavage ! (1ère partie)

par cassandre
samedi 11 août 2012

Nous nous apprêtons à célébrer le... 5ème anniversaire de l'abolition de l'esclavage sur la planète Terre !

Aujourd'hui est donc un grand jour pour l'humanité ! Un de ceux qui je n'en doute pas sera célébré à grand renfort de manifestations médiatiques.

 

C'est en effet le 8 août 2007 que la Mauritanie promulgue une loi abolissant l'esclavage de l'homme par l'homme. Pour la première fois dans ce pays, l'esclavagisme devient un délit passible d'une peine de 10 ans de prison (1).

C'est le dernier pays du monde à franchir le pas.

 

 L'esclavage : sans doute l'une des pratiques les mieux partagées de l'humanité.

Il est probablement né avec les premières civilisations, dans le « Croissant Fertile » et en Chine, avant de prospérer sur tous les continents. Entraînant partout les mêmes souffrances, les mêmes scènes de désespoir, les mêmes drames du déracinement et de l'anéantissement de la cellule familiale, quelle que soit la couleur de peau.

Ainsi la révolte de Spartacus se solda par 6 000 esclaves crucifiés vivants sur la via Appia entre Capou et Rome.

Un peu plus tard, la campagne de César en Gaule causa la mort d'approximativement 1 million de personnes tandis qu'1 autre million de malheureux furent jetés en esclavage, sur une population estimée à 6 millions de Gaulois !

Sous d'autres cieux, la civilisation Maya s'est peut-être vidée de sa substance humaine tant elle a abusé de l'esclavage et des guerres qu'il sous-tend, jetant des populations entières du haut de ses pyramides pour assouvir la soif de dieux sanguinaires.

Tandis que la Grande muraille de Chine est vraisemblablement le plus grand cimetière d'esclaves du monde (10 millions d'esclaves seraient enterrés tout le long de la construction...)


 Voici la liste des 10 derniers pays esclavagistes de la planète (1) :

 

Irak (1924), Iran (1929), Soudan (1929), Qatar (1952), Koweït (1952), Yémen (1962), Arabie Saoudite (1963), Pakistan (1992), Niger (2003), Mali et Mauritanie (2007).

(Bien sûr, entre le moment où l'esclavage est rendu illégal et le moment où il est réellement éradiqué il se passe toujours un certain temps...)

Remarquons que ces 10 pays, riches ou pauvres, africains ou arabes, sont tous des pays musulmans.

A ceci rien d'anormal, l'islam ayant toujours admis, reconnu et même encadré ce trafic (1).

Exemple dans la sunna (muslim32) : le « beau modèle » (Mahomet) a dit : « l'esclave qui s'enfuit loin de son maître, sa prière n'est pas entendue. C'est un infidèle. »

Il est vrai que Mahomet lui-même possédait des esclaves et ne comptait pas les perdre.

Et le saint homme n'hésitait pas à les violer, quand l'envie l'en prenait (source : chronique de Tabari vol.39, à propos de Mariah, esclave copte du prophète : « Il eut des rapports avec elle en vertu qu'elle était sa propriété »).

Encore en 1980 au Soudan, une assemblée de pieux oulémas (des « savants » de l'islam) décrétait que l'esclavage était parfaitement compatible avec l'islam, à charge pour l'Etat de le rétablir ou pas.

Ce qui est anormal, c'est le silence assourdissant qui entoure l'histoire de l'esclavage...à une exception près, je vous laisse deviner la quelle.

Ce qui est anormal, c'est que les médias se rendent complices de cette maltraitance de l'histoire, qui confine au lavage de cerveau.

Voici donc quelques vérités que vous n'entendrez pas à la TV ; et que vos enfants n'apprendront pas à l'école.

 

    L'esclavage : une vieille tradition africaine...et musulmane.


L'esclavage existait en Afrique bien avant l'islam.

Mais l'islam a démultiplié ce commerce en lui donnant pour la première fois une ampleur internationale, en unifiant les routes de l'esclavage, en mettant en contact les bassins de razzias avec les bassins d'emploi (4).

Nous possédons de nombreux « Codes Noirs », écrits par des théologiens musulmans et intégrés au fiqh (droit musulman), pour réglementer ce commerce lucratif (ex : la « moudawana », par l'imam Sahnoun, de la mosquée de Kairouan. (1)), qui parfois resteront en vigueur jusque récemment.

Ce qui est surprenant, c'est que le seul Code Noir que l'Histoire ne semble vouloir retenir est celui de Colbert (1685), je ne sais pourquoi.

Alors que les chiffres du commerce triangulaire sont connus avec précision (12 millions d'Africains, à 500 000 près) grâce aux livres de registre des négriers européens, ceux du monde musulman resteront à jamais approximatifs du fait de l'absence d'archives, pour le plus grand bonheur des négationnistes dans ce domaine.

Néanmoins des chercheurs pugnaces arrivent à dégager des estimations. Mes chiffres sont puisés pour la plupart dans l'ouvrage de Malek CHEBEL, car lui, on aura du mal à l'accuser d'islamophobie (j'en voyait venir certains...).

Et ses estimations donnent le tournis : Pour lui, l'esclavage en terre d'islam, c'est à minima 17 millions d'esclaves ! étalé sur 14 siècles !

(par comparaison, le commerce triangulaire, c'est 12 millions d'esclaves transportés sur 2 siècles)

Dont 5 millions d'Européens (qui viennent s'ajouter aux 12 millions d'Africains) :


Certains enfants chrétiens, arrachés à leurs parents puis endoctrinés dans des casernes spéciales, seront transformés en soldats fanatiques de l'islam.

C'est le cas des Mamelouks d'Egypte (mamelouk veut dire « esclave blanc »), et des Janissaires ottomans.

Comble de l'horreur, ces derniers étaient ensuite envoyés mourir à l'assaut des Etats chrétiens (jusqu'au siège de Vienne en 1683), ou noyer dans le sang les nombreuses révoltes de leurs régions d'origine. Ils y massacraient leurs propres parents, qu'ils ne reconnaissaient plus...

 

 

Le cas de Tombouctou est instructif :

Cette ville s'enorgueillit de ses 333 saints mais n'a conservé aucune trace de ce qui a fait sa splendeur au Moyen-Age : la traite des Noirs.

Les vents de sable ont séché depuis longtemps les larmes des esclaves. Plus de trace, pas de mémoire. Comme si rien ne s'était passé...

Combien d'esclaves ont transité par Tombouctou ? On ne le saura jamais.

Mais il est vraisemblable qu'en 1 000 ans d'histoire, bien plus d'esclaves sont passés par cette région que par les cales de tous les navires négriers français réunis.

Pourtant, un documentaire dédié à cette ville, que j'ai vu récemment sur France3 ou Arte, évite avec soin le sujet. On y parle de la fondation de la ville, on y vante la beauté des mosquées, et la majesté des bibliothèques, le commerce de l'or, un peu. Mais d'esclavage, point du tout.

Tombouctou n'est pas Nantes : il ne faudrait pas stigmatiser, vous comprenez.

Alors soyons désinvolte. N'ayons l'air de rien.

 

Quelques chiffres précis émergent tout de même et nous donnent des repères fiables dans le flou de ce trafic :

-le trafic du marché aux esclaves du port de Zanzibar. (2)

Celui-ci est connu avec la même précision que le trafic du commerce triangulaire car, là, les archives ont été conservées pour la période 1830 à 1873. Jusqu'à ce que les européens y mettent un terme (intervention de la marine britannique en 1873).

Et ces chiffres font mal : 700 000 esclaves y sont vendus, en 40 ans à peine. (sans compter le « commerce » de contrebande...).

Pour comparer, c'est plus que le principal port négrier français (Nantes) pendant toute la période du commerce triangulaire !

-autre information ponctuelle : le marché aux esclaves de la ville sainte de Médine en 1888. Cette année-là, 5 000 esclaves sont vendus, certains préalablement castrés...

...Toutes les vérités sont bonnes à dire.....

 

       Quelques mots sur les chiffres


Comme le remarque très judicieusement Malek CHEBEL, ce n'est pas tant le nombre d'esclaves qui compte, que le principe même de l'esclavage qui est scandaleux.

Ce qui est scandaleux, c'est qu'un Etat (ou un individu) admette comme normal, légal, respectable, le commerce de bétail humain par d'autres humains.

Que ce commerce touche des millions... ou des dizaines de millions de personnes ne change finalement rien à l'affaire.

Entendez, scandaleux pour nos contemporains, bénéficiant de l'outillage intellectuel de notre temps.

Laissons les professionnels de la repentance historique se vautrer seuls dans la fange nauséabonde de l'anachronisme.

Ils ne cherchent pas à établir la vérité, mais seulement à justifier leurs agissements politiques, et à se draper à bon compte de l'étoffe de justicier au cœur pur.

Quel intérêt, sinon, de juger un César ou un Tamerlan ?

Et pourquoi pas, tant qu'on y est, un négrier nantais ou un anthropophage javanais (les 2 vécurent aux XVIIIème siècle) ?

 

... La 2ème partie de l'article sera publiée dans 1 ou 2 jours....

 

    Cet article s'appuie sur les lectures suivantes :

 

  1. Malek CHEBEL « L'esclavage en terre d'Islam »

 2. Bernard LUGAN « Histoire de l'Afrique des origines à nos jours »

  1. Jacques SEVILLIA « Historiquemet correct »

  2. Olivier PETRE-GRENOUILLAU « les traites négrières : essai d'histoire globale »

  3. Olivier PETRE-GRENOUILLAU « la traite des Noirs » PUF

  4. Marcel DORIGNY « Atlas des esclavages »

  5. Jacques HEERS « les Barbaresques »


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