Aie ! Guillon risque de Val dinguer
par civis1
vendredi 18 juin 2010
De moins en moins de journalistes dans les médias , de plus en plus d’obligés chargés de la propagande. A peine ouvert, Sébastien retire son DARD et renonce à son initiative citoyenne. La verve avec laquelle le bouffon du roi s’est payé les responsables du service public d’information laisse craindre le pire. Qu’il soit censuré par les personnes nommément mises en cause. Sans DARD ni aiguillon, feue la démocratie.
Aux armes citoyens, tout le monde espère ou craint l’explosion. Sauf que, précautions prises, le dossier des retraites sort à la veille des vacances et surtout pas en mai et que certains n’ont rien trouvé de mieux que de faire cavalier seul.
La rue ne manifeste ni l’enthousiasme ni l’optimisme de 68. Elle a appris à se méfier de la police, de ses méthodes et de l’instrumentalisation des agitateurs et des casseurs. L’amour et la paix pas l’argent de la guerre. Ces slogans du coeur sur la main, tous démodés qu’ils soient, dénonçaient déjà les mercantis sans scrupules qui sont en train de nous faire les poches.
En juin, période d’examen, est-il seulement pensable de nos jours que les étudiants aient à commenter cette vilaine phrase assertive : « Le langage est au commerce de la pensée ce que l’argent est au commerce des marchandises » ? En 1965 oui ! On était en plein structuralisme. Il fallait se faire connecter entre elles les sciences de l’homme et chercher des modèles chez celles qui , linguistique en tête, avançaient le plus sûrement sur le chemin de l’objectivité.
L’argent peut-il structurer les activités humaines comme le langage structure la pensée ? A la lumière de l’actualité, ce lien de commercialité suspect entre le langage et la monnaie prend un nouvel éclairage. Quand la pub nous parle, il s’agit de recruter à notre insu du temps de cerveau disponible pour le vendre. L’argent n’a pas d’odeur mais comme l’eau nauséabonde et porteuse de choléra, il finit toujours par s’infiltrer partout.
En mai 1968 la petite bourgeoisie avait eu peur de ses enfants qui revendiquaient la libération des moeurs et se désintéressaient du pouvoir vulgaire que donne le fric. Confiante en une génération née avec les systèmes de solidarité et formée à l’école laïque qui cultivait l’égalité, la classe laborieuse n’avait rien compris de ce qui se jouait dans l’ombre d’un général et derrière sa vertu. On connaît le résultat : le spectre de l’implosion sociale avait reconduit la classe politique déjà en place.
Le hold-up sur les comptabilités publiques était fin prêt. En Pompidou, la France crut avoir à faire à un citoyen issu de L’Ecole Normale, l’école la plus prestigieuse de notre république. Mais aussitôt installé aux manettes cet employé de banque, formé au libéralisme de la finance internationale, allait réussir un formidable coup d’état. En actionnant le compteur de la dette, le comptable zélé servait sur un plateau notre comptabilité publique aux appétits des requins de la finance internationale.
Pendant la lente agonie des goulags, la bourgeoisie de la main dans le sac ne perdait pas son temps. Elle se fédérait dans l’Euro et ouvrait ses portes aux loups de la finance mondiale tout en laissant croire qu’elle s’affairait à la construction de l’Europe.
- Et si on provoquait une crise financière question d’apurer les comptes ?
On tire à la courte paille et on sacrifie L&B. L’Euro s’envole pour mieux se casser la figure par derrière. Une manière imparable de mettre l’estocade finale à cette menace que constituerait une Europe fédérale tant au plan politique que social.
Les barricades de 68 refusaient l’idée que tout peut s’acheter. Cinquante ans après, les diodes d’un compte à débours paralyse l’activité économique de notre pays et fissure chaque jour un peu plus les fondations de cette France des solidarités publiques. Les acteurs de cette solidarité et les fonctionnaires sont désignés comme des profiteurs et des incompétents pendant que la classe politique et les hauts fonctionnaires qui les servent se gobergent. On préfère indemniser des chômeurs que payer des fonctionnaires responsables tout désignés de la débâcle des finances publiques.
Au printemps 68, dans un moment de naïveté fulgurante, quelque chose d’essentiel se redisait sur les droits de l’homme et l’émancipation des femmes, avant que le monde commence à devenir vieux, individualiste et sans amour.
- Vieux parce qu’endormi derrière un syndicalisme de l’éteignoir.
- Vieux comme la chrématistique et le lucre qui inventent des paradis où s’enrichir sans vergogne d’une consommation anarchique qui détruit la planète.
- Vieux comme le communautarisme et le discours religieux et moralisateur qui fomente et justifie les croisades et les invasions.
- Vieux parce que sans idéal ni autre perspective de que marchandiser l’école, le savoir et l’intelligence humaine ou de détourner les moyens affectés à l’école laïque de la république au profit de l’enseignement confessionnel.
C’est au tour du Monde d’aller à la pêche de repreneurs. Les journalistes du quotidien doivent voter. Entre crever de faim et traiter docilement des sujets non épineux pour faire monter en notoriété les laquais choisit par la finance internationale que choisiront-ils ?
-De manger leur chapeau.
Face aux dictatures des avatars socialisants passés ou contemporains et face à celle de l’ingénierie financière sauvage qui affame la planète (celle des chrématistes, celle des pollueurs) le modèle français , en tant qu’alternative républicaine laïque et sociale, n’a rien perdu de sa crédibilité. Il ne leur suffit pas que le citoyen français, protégé par les acquis sociaux n’en soit que plus productif. La dictature de la dette préfère l’indemniser, oisif ou au chômage, plutôt qu’occupé auprès des enfants dans des classes surchargées, au service des malades quand il manque des infirmières ou au service des personnes âgées ?
Faire taire la contestation, opérer sans témoin, museler les médias est un impératif politique pour les malfrats qui continuent à vider les caisses et à piller les brevets, qui veulent s’emparer des archives et faire basculer tous les secteurs d’activité dans l’escarcelle du privé.
L’opération de contrôle des médias continue. Guillon la dénonce. Merci Stéphane.