Après Wikipedia, LePost : la dangereuse dérive vers le tout « nofollow »

par CamilleF
lundi 21 juillet 2008

Le site LePost.fr, filiale du Monde, applique la balise "nofollow" pour tous ses liens externes, tout en utilisant commercialement un contenu généré par ces sources externes, sans autorisation.

Le directeur de publication s’en explique. Est-il convainquant ?

Le blogueur "embruns" attire l’attention sur l’usage du "nofollow" par Rue89.

Vérification faite, LePost.fr utilise également le "nofollow" pour tous les liens externes. Tous, y compris ceux rédigés par "la rédaction du Post"

Exemple d’un article citant un extrait du Point :

Sources : Le Point, AFP

Rappelons que la balise "nofollow" indique aux moteurs de recherche que le lien ne doit pas être suivi et valorisé dans son référencement.

En d’autres termes : on utilise une source, gratuitement, et en échange on indique aux moteurs : "cette source je vous demande de ne pas la valoriser".

C’est l’équivalent d’un acte de piratage.

L’usage du "nofollow" par Wikipedia avait fait du bruit. Des contributeurs utilisent des sources externes pour rédiger des articles de l’encyclopédie en ligne, et en échange ils ne valorisent pas les liens vers les sources.


Encore faut-il considérer que Wikipedia n’est pas une société commerciale, à l’inverse du site LePost.fr.

LePost.fr exploite commercialement, pour son propre compte, un contenu largement puisé ailleurs (la plupart des posteurs se contentent de citer très largement des articles de presse ou de blogs, sans demander d’autorisation aux sources).

Et LePost.fr refuse de valoriser les sources : aucun échange, aucun rendu, uniquement de la prédation : "à moi le contenu, le référencement, les sous".

Avec la force de frappe d’un référencement assuré par sa société mère éditrice du site LeMonde.fr (dont les liens vers LePost sont sans "nofollow", eux), LePost.fr grimpe dans les résultats de recherche, dépassant les sources.

Contacté, le directeur du site, Benoit Raphaël, explique :

"Nous avons été obligés d’appliquer de mettre en place ce ’nofollow’ car une partie des posteurs utilisent LePost uniquement pour référencer leur site.

C’est le cas notamment du pseudo ENTREVUE (http://www.lepost.fr/perso/entrevue/) qui n’est autre que le webmaster du site entrevue.fr.

Ceci dit, l’ajout de ce nofollow est transparent. Il ne gêne pas les internautes lors de la lecture des articles.

Enfin, l’attribut nofollow est également utilisé sur Wikipedia, qui est un site où les articles sont créés et enrichis par la communauté, au même titre que LePost.

Ceci nous a confortés dans notre choix."

Benoit Raphaël oublie la distinction, fondamentale, entre Wikipedia, société non commerciale, et LePost, société commerciale.

LePost exploite commercialement un contenu puisé ailleurs, gratuitement, sans autorisation et sans retour.

Si Entrevue spamme LePost, pourquoi ne pas simplement désinscrire le posteur, au lieu de pénaliser toutes les sources avec un "nofollow" ?

Il semblerait que LePost soit intéressé par le contenu d’Entrevue, générateur de mots-clés à fort trafic, mais ne souhaite pas diriger Google vers la source, préférant garder tout le référencement pour soi !

La généralisation du "nofollow" par des grands groupes cannibalisant des sources sans le moindre retour équitable est très inquiétante pour la vie du web.

Au-delà d’Entrevue, ce sont surtout de nombreux sites médias rémunérant des journalistes sérieux, et de nombreux blogs, qui sont ainsi exploités à l’œil par LePost.

http://www.dofollow.fr/pro-dofollow-no-nofollow-4


Lire l'article complet, et les commentaires