Arrętez de prendre les blogueurs pour des journalistes !

par Fred Cavazza
mercredi 29 novembre 2006

Trop c’est trop, la coupe est pleine. Je sors de mon mutisme et pars en croisade contre les agences de RP et autres organes de diffusion de l’information pour mettre les choses au point : les blogueurs ne sont pas des journalistes, vous ne pouvez donc pas les traiter en tant que tels.

Je vous propose donc une liste de petits conseils pour bien comprendre qui sont les blogueurs, ce qui les motive et ce à quoi ils peuvent réagir.

Vos communiqués de presse ne m’intéressent pas.

Les blogueurs et les journalistes sont deux populations complètement différentes : un journaliste va prendre le temps de lire un communiqué de presse par conscience professionnelle, alors qu’un blogueur va superbement l’ignorer (et il aura bien raison). Evitez donc de survendre votre produit ou votre service dans des communiqués de plusieurs pages de long, avec historique complet des fondateurs et des financiers. Je reçois ainsi tous les jours de longs messages m’informant du lancement de nouveaux services qui sont censés révolutionner la recherche d’information, le commerce électronique, le travail collaboratif... et franchement, quand on regarde de près ces services, il n’y a pas de quoi fanfaronner ! Laissez donc les blogueurs juger de la valeur et/ou de la qualité de votre produit ou service.

Petit conseil gratuit n°1 : contentez-vous des faits, rien que des faits.

Si vous m’offrez un produit gratuitement, je vous en remercie, mais je ne vous dois rien pour autant.

Certaines agences manquent réellement de tact. Ce n’est pas parce que vous leur offrirez un exemplaire gratuit d’un livre ou d’un DVD que les blogueurs bénéficiaires seront contractuellement obligés d’en faire la publicité. Et surtout, par pitié, évitez de poser la question telle quelle : si je vous envoie un exemplaire gratuit, est-ce que vous allez en parler ? Comment dire... ça n’est pas très subtil.

Petit conseil gratuit n°2 : si vous cherchez de la visibilité garantie, achetez des bannières.

Si votre vidéo n’est pas drôle, je n’en parlerai pas.

Voilà maintenant un petit bout de temps que les marques pratiquent la surenchère pour viraliser la vidéo la plus décalée (ou la plus trash). Il n’empêche que certaines vidéos ne sont pas très drôles. Je peux tout à fait comprendre que des marques ne souhaitent pas nuire à leur image avec du contenu trop décalé, mais dans ce cas-là, il ne faut pas jouer le jeu de viralité. Je veux bien parler du rap de Marly-Gomont ou du Pepsi and Mentos Show parce que ces vidéos sont drôles ou surprenantes, mais je ne veux pas transformer mon blog en un vidéo-gag sponsorisé !

Petit conseil gratuit n°3 : assurez-vous que vos vidéos virales possèdent un réel potentiel viral.

Effacez-moi de votre mailing list.

Les blogueurs sont avant tout des individualités fortes, donc si vous décidez de vous adresser à eux, la moindre des choses est d’éviter de les traiter comme du bétail. Même s’il y a des millions de blogs en France, seule une petite poignée représente un intérêt réel pour véhiculer votre message (ou du moins celui de votre client). Il est donc indispensable de vous renseigner un minimum avant de solliciter les blogueurs par centaines avec un message anonymisé. Je vous rappelle qu’en théorie, chaque blog dispose d’une page qui parle de l’auteur. Je reçois ainsi beaucoup de sollicitations via LinkedIn ou via le standard de mon ancien employeur, il suffit pourtant de cliquer sur le lien A propos (c’est pas compliqué, non ?).

Petit conseil gratuit n°4 : prenez le temps d’étudier la blogosphère et de concentrer votre action sur les blogueurs les plus pertinents dans votre domaine.

Le mot de la fin

Voilà, j’espère que ces quelques conseils gratuits vont vous permettre d’éviter des impairs et de rentabiliser vos actions. Cependant, que les choses soient bien claires entre nous : si vous envisagiez de m’offrir un MacBook ou un HTC S620, je retire tout ce que j’ai dit et je m’engage à en dire du bien ;-)

Et vous (les autres blogueurs), comment ressentez-vous ces sollicitations ? Trouvez-vous qu’elles soient pertinentes, ou perturbantes ?


Lire l'article complet, et les commentaires