Bienvenue chez les Ch’tis, un succès toujours en salles qui se vend déjà sous le soleil...

par French Observer
lundi 28 avril 2008

Bienvenue chez les Ch’tis se paiera-t-il le luxe de couler Titanic ? On ne le sait pas. Ce qui est sûr en revanche c’est que certains ont trouvé, avec le film, le moyen d’améliorer leur ordinaire...

Cela fait huit semaines que le film, désormais culte, Bienvenue chez les Ch’tis, remplit les salles de cinéma. Le film, tourné dans le Nord de la France, a envoyé tous les Français dans les salles obscures. Ce film avec ses 19 252 315[i] d’entrées vient de déloger La Grande Vadrouille qui, au hit-parade français du cinéma, détenait le record absolu, depuis décembre 1966, du nombre d’entrées dans les salles françaises : 17 405 832 d’entrées.

Bienvenue chez les Ch’tis se paiera-t-il le luxe de couler Titanic, immense succès américain à grand budget ? Titanic, sorti en 1997, c’est 17 750 000 d’entrées dans les salles de l’Hexagone.

Même si la tâche s’annonce difficile, on peut encore croire que le film de Dany Boon pourra battre le fameux et fabuleux film Titanic. Pour cela, il faut qu’il reste encore un mois à l’affiche et que les clients ne délaissent pas les lieux de plaisir audiovisuel que représente le cinéma. C’est possible bien sûr, mais, car il y a un mais, un phénomène déjà bien connu vient faire de l’ombre et donc du mal au film français : le téléchargement illicite via les plates-formes de « partage ». Le film Bienvenue chez les Ch’tis était « disponible » sur ces plates-formes moins de dix jours après sa sortie officielle dans les salles obscures (27 avril 2008). On peut donc imaginer facilement que le record aurait déjà était battu sans ce « phénomène de société » qu’est le piratage.

Le piratage est aussi, pour certains, une source de revenus non négligeable. Ainsi, il est facile de graver et revendre un film sans acquitter la moindre taxe, sans même s’inquiéter du mal économique que provoque cette façon d’améliorer son ordinaire. Et la morale dans tout cela ? Inexistante !

Jusqu’à ces dernières années, ces copies illégales circulaient « sous le manteau », en toute discrétion. Aujourd’hui, on les vend au vu et au su de tout le monde.

Journée ensoleillée dans le Nord ce samedi 26 avril 2008. Promenade en famille dans une des premières braderies de la saison. Cette braderie, pourtant pas bien grande, recèle de bonnes affaires pour les promeneurs, mais aussi pour certains vendeurs... L’homme de la famille que nous suivons a le regard attiré par une série de jaquettes, en noir et blanc, de films DVD. Il s’approche et découvre alors l’étal d’un passionné de films et de parfums. Des produits contrefaits !

En belle place le succès à ne pas rater : Bienvenue chez les Ch’tis. Le couple de vendeurs est installé tranquillement derrière ses produits : Vous pouvez regarder, c’est de la qualité, lance le marchand d’un jour, et ce n’est pas cher : 3 euros seulement  ! Certes, c’est moins cher que la place de cinéma, mais la qualité même bonne n’atteindra pas celle du complexe et le plaisir de partager ce moment de détente ne sera pas aussi fort. C’est aussi un peu de la magie du cinéma qui s’envole, mais pas seulement. La copie et la vente illégales de copie de films entraînent, de fait, un manque à gagner pour toutes les entreprises et les équipes du film. On nous opposera que, 19 millions de billets d’entrée vendus, c’est bien suffisant. Est-ce une raison pour mal agir ? Le couple de vendeurs n’a pas réagi lorsque leur visiteur leur a fait remarquer que leur conduite est illégale. En revanche, la réaction ne se fit pas attendre lorsque deux photos des produits furent prises. La jeune femme s’en offusqua et le jeune homme vint tenter d’obtenir des explications sur un ton menaçant. Qu’à cela ne tienne, notre promeneur s’en tint à ce qu’il avait déjà dit : « La copie et la vente sont interdites !  »

Au-delà de l’immoralité que peuvent avoir certains, on se posera quand même une question très surprenante : Pourquoi les forces de l’ordre (police nationale ou municipale) n’interdisent pas et ne verbalisent pas ce genre de comportement ? Serait-on dans un pays où tout, vraiment tout devient possible ?



[i] Chiffres relevé au 22 avril 2008


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