Caillassage après une procession de Pieds-Noirs à Nîmes : les médias n’ont rien vu

par Catherine Segurane
vendredi 4 novembre 2011

Début octobre, se déroule à Nîmes, dans le quartier sensible du Mas de Mingue, une réunion amicale de Pieds Noirs originaires d'Oran, avec une procession au sanctuaire de Notre Dame de Santa-Cruz, sainte patronne des Oranais, qui les a suivis dans leur exil nîmois.

En fin de journée, un ou des véhicules (les avis divergent) sont caillassés ; et les véhicules qui évitent de l'être (là, les avis convergent) ne doivent leur salut qu'au fait d'avoir emprunté un itinéraire de déviation.

Silence médiatique total. A part un paragraphe discret à la fin d' un article de La Provence, l'événement n'est signalé que sur des blogs.

QUI EST NOTRE-DAME DE SANTA CRUZ ?

Mais d'abord, qui est Notre Dame de Santa-Cruz ?

Depuis 1850, c'est la sainte patronne de la ville, alors française, d'Oran. Elle aurait, en faisant venir la pluie, mis fin à une épidémie de choléra dramatique.

Depuis, la ferveur à Notre Dame de Santa Cruz accompagne la vie des Pieds-Noirs d'Oran, y compris après l'indépendance de l'Algérie en 1962. La sainte patronne suit alors ses fidèles en exil et déménage pour un nouveau sanctuaire qui lui est construit à Nîmes, au Mas de Mingue, dans un nouveau quartier HLM construit pour les rapatriés, et où les Oranais sont très nombreux.

Avec les temps, le Mas de Mingue devient un quartier sensible.

Les Pieds-Noirs, principalement ceux originaires d'Oran, participent aux processions annuelles à Notre-Dame de Santa Cruz, en son nouveau sanctuaire nîmois. Aux grandes époques, on a vu jusqu'à 200 000 fidèles (moins maintenant) à l'occasion de l'Ascension, ce qui faisait peut-être, du Mas de Mingue, le troisième lieu de pélerinage le plus fréquenté de France, quoique un des plus discrets.

Outre le grand pélerinage de l'Ascension, il y a une autre réunion annuelle début octobre. C'est celle-ci qui a donné lieu à des caillassages.

UN ENTREFILET DANS "LA PROVENCE"

La seule trace que ce caillassage a laissée dans la presse "mainstream" figure dans un article de La Provence du 5 octobre 2011, que je n'ai pas trouvé en ligne, sauf sous forme d'un scan réalisé par le blog Les Petits Echos de l'Echo d'Oran.

On ne peut pas être plus discrets dans la mise en valeur de l'info. Ni titre ni intertitre ne la mettent en valeur. Le titre de l'article (Tradition - Les anciens de Don Bosco au sanctuaire de Nîmes) annonce une belle journée de retrouvailles. Une photo illustre la procession portant dans les rues la statue de la Vierge. L'article signale au passage que cette réunion annuelle a été avancée au premier dimanche d'octobre, ce qui permet d'en déduire que ces événements se déroulent le dimance 2 octobre.

Ce n'est qu'en fin d'article qu'on apprend qu'il y a eu des incidents :

"Cette belle journée de prières et de retrouvailles a cependant été gâchée par des actes d'incivilité. En effet, plusieurs voitures et cars, à la sortie du sanctuaire, ont fait l'objet de jets de cailloux par des jeunes des cités voisines. L'Association des amis de ND de Santa Cruz a rapidement mis en place une déviation du trajet pour éviter d'autres désagréables surprises."

On ne peut être plus discret ... à moins bien sur de complètement ignorer l'événement. Nous n'avons rien trouvé dans Midi Libre, le principal journal de Nîmes.

LES PETITS ECHOS SE FACHENT

Il en va autrement sur internet. C'est le site Pied-Noir Les petits échos de l'Echo d'Oran, qui se fâche le premier, dans un article du 12 octobre intitulé Musulmans vs Chrétiens. On peut y lire :

"Après une journée de recueillement et de retrouvailles, vers 19 heures, alors que les participants repartaient dans les autocars et véhicules particuliers, « les jeunes immigrés, arabes » de la cité, se mirent à lancer des pierres sur les véhicules qui descendaient du sanctuaire.

La police municipale dont le poste est situé dans ce quartier, a été immédiatement prévenue et les organisateurs de cette réunion ont dû mettre en place une déviation vers un autre itinéraire pour protéger des attaques sauvages, les occupants des véhicules qui continuaient de partir.

La Joyeuse Union Don Bosco et l’Amicale des Amis de Notre Dame de Santa Cruz ont saisi le Préfet de Région pour lui signaler ces actes racistes et antireligieux dont ils ont fait l’objet.

Quant à la presse, hormis un entrefilet honnête paru dans « la Provence », aucune mention n’a été faite des attaques « intifadiennes » (guerre des pierres) qui ont eu lieu à Nîmes contre la communauté religieuse chrétienne.

Nous vous tiendrons informés des suites données par les autorités de la région si celles-ci répondent."

IL N'Y A RIEN EU OU PRESQUE ... JUSTE DES "INCIVILITES"

Cet article n'a pas l'heur de plaire, et Les Petits Echos se voient, quelques jours après, contraints ou ravis de publier un "droit de réponse" à la demande de M. Michel Perez, président de l'association Notre Dame de Santa Cruz.. Le second article apportant ces précisions tient plus, à l'analyse de la confirmation que du rectificatif.

Déjà, combien y a-t-il eu de véhicules caillassés ?

Un seul car, d'après M. Michel Perez, et encore, parce qu'il n'avait pas pris l'itinéraire de déviation mis en place. M. Perez, tel que Les petits échos le citent, écrit :

« Contrairement à ce qui était écrit dans l’article de La Provencedu 5 octobre et repris par Les petits échos, aucune des voitures n’a été touchée par les jets de pierres et, un car - un seul - qui n’avait pas emprunté l’itinéraire conseillé par Monsieur Pérez, a été atteint par les projectiles.

 En effet, au moment du départ, Michel Perez a été informé de l’effervescence qui régnait plus bas, provoquée par des jeunes de la cité et de la présence de la police sur les lieux.
Il a pris des mesures immédiates pour éviter des déconvenues aux participants de cette journée qui repartaient chez eux, en leur indiquant un autre trajet qui évitait de traverser la cité.
 
Tous ont pu regagner la route sans encombre.
 
Par ailleurs, il s’est entretenu avec le responsable de la mosquée du quartier, qui est son ami, lequel a confirmé que ces actes sont le fait de « jeunes excités » de la cité.
 
Monsieur Pérez précise, encore, qu’il s’agit, là, simplement, d’une incivilité de certains groupes de jeunes irresponsables du quartier comme il en existe partout dans Nîmes ou ailleurs. 
 
Il nous informe, également, qu'une réunion devrait avoir lieu, prochainement, réunissant les autorités de la ville et les représentants de l’association des Amis de Santa Cruz, au sujet de cet évènement. »
 
Nous comprenons, à la lecture de ces dénégations, que ce qui c'est passé n'est pas si anodin que ça, puisqu'il a fallu mettre en place un itinéraire de déviation, et que les autorités vont se réunir.
 
Un lecteur des Petits Echos ayant assisté aux événements confirme en commentaire :
 
"Ce récit est véridique, j'y étais et le car dans lequel je me trouvais a dû suivre un autre itinéraire après des manœuvres périlleuses afin d'éviter les jets de pierres qu'avaient essuyés des voitures particulières et d'autres bus devant nous.

J M-C "

Par ailleurs, la LICRA elle-même, dans une interview de M. Patrice Bilgorai au Midi Libre du 18 octobre, confirme qu'il y a un climat social malsain à Nîmes, particulièrement au Mas de Mingue :

"C’est très rare d’avoir autant de faits similaires rapprochés dans le temps. On a même vu à Nîmes des violences au Mas de Mingue entre musulmans et des confrontations entre communautés. Le racisme n’a pas de couleur. "

Les termes sont assez allusifs, et l'on ne sait pas trop s'il pense au caillassage des Pieds-Noirs. Il observe quand même -belle avancée !- que "le racisme n'a pas de couleur", ce qui ne l'empêche pas de demander la repentance de la France pour la répression du 17 octobre 1961 (les massacres d'Oran de 1962 par le FLN, il n'a pas l'air de connaître).

DE BLOG EN BLOG L OMERTA SE BRISE

De blog en blog, l'omertà se brise peu à peu.

Les Petits Echos ont commencé ; puis ce fut Le Gaulois, L'Observatoire de l'Islamisation, Riposte Laïque.

L'information a même les honneurs de la presse internet en anglais : elle est mentionnée dans le blog Islam versus Europe, et même, consécration suprême, dans ce monument qu'est Jihad Watch.

La censure, à l'heure d'internet, c'est dur ...

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