Décapitations au Bataclan : deux témoignages et une rumeur

par Darth Walker
mardi 1er décembre 2015

Le site 20 Minutes, dans sa version suisse, revient ce 30 novembre 2015, sur une rumeur qui circule sur le Net, étayée par de rares témoignages, selon laquelle des victimes du Bataclan auraient été décapitées.

Comment traiter une telle information ? Faut-il en parler, la taire ? C'est délicat. Car nous touchons à de l'horreur, dont personne à ce stade n'est sûr.

Tout a commencé avec un bref article paru sur le site du Progrès dès le 15 novembre (vus plus de 20.000 fois). Il relate le témoignage d'une mère de famille jurassienne, dont le fils, policier à Paris dans une compagnie d'intervention, était chargé de surveiller un bar tout près du Bataclan pendant la prise d'otages. Une fois rentré chez lui, le policier a raconté à sa mère que « ce n’était pas beau à voir. Ce qu’il a vécu est horrible. Il a vu des scènes de sang, des têtes coupées… »

L'information n'est que très peu reprise, si ce n'est sur des sites assez peu islamophiles, comme le blog Christ Roi ou Europe Israël.

Une hypothèse renforcée le 21 novembre par le témoignage laconique d'une rescapée du Bataclan. La jeune femme, qui publiait sur Twitter sous le pseudo @mahahh, recherchait l'homme qui lui avait « tenu la main » pendant la prise d'otages au Bataclan. Elle-même était blessée à la cuisse. Une fois son compagnon d'infortune retrouvé, la jeune femme avait tweeté la bonne nouvelle, ce qui lui avait valu, en retour, une remarque grivoise de la part d'un twitto. La rescapée avait alors rétorqué : « La prochaine fois que je marcherai sur des corps et verrai des têtes coupées, j'y penserai. »

La rumeur se répand alors sur Twitter, ainsi que la suspicion d'une possible censure du gouvernement sur cet aspect macabre de l'attentat au Bataclan. D'autant que le compte de @mahahh se trouve désactivé quelque temps après cet échange.

Trouve-t-on d'autres témoignages pouvant corroborer cette sordide hypothèse ?

Le 18 novembre, un policier de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) raconte à l'AFP l'assaut au Bataclan. Voici un extrait de son témoignage :

A 23h15,

Nous sommes devant une porte derrière laquelle un terroriste hurle. Ils sont deux, avec une ceinture d'explosifs qu'ils menacent d'enclencher. Ils veulent qu'on recule, menacent de décapiter des otages, parlent de la Syrie...

Il n'est certes ici question que de menaces.

Alors, dissimulation ou intox ? L'avenir nous en apprendra peut-être davantage.

Certains internautes essaient de trouver une autre explication à ces « têtes coupées » et arguent que ce sont les bombes des kamikazes ou les grenades lancées dans la fosse qui ont peut-être mutilé les corps de la sorte.

Décapitations ou pas, il semble néanmoins probable que les terroristes se sont livrés à des actes barbares avec des armes blanches. Ainsi, dans Le Monde, une rescapée fait ce récit :

« On entendait hurler, puis plus rien. » Alice et ses compagnons pensent alors que les assaillants finissent les blessés, « peut-être à l’arme blanche ». C’était des francophones, précise-t-elle, des gamins qui riaient « d’un rire d’adolescence en demandant à un mec de baisser son pantalon ».

On peut encore trouver le témoignage glaçant d’une survivante anglaise sur le site du Mirror :

« Les hommes d’ISIS armés de couteaux les ont utilisés pour torturer leurs victimes blessées en leur tranchant leur estomac quand ils gisaient sur ​​le sol. »


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