Démocratie moderne (suite)

par Nathan
mardi 18 novembre 2008

 Nous avons vu dans la première partie qu’Internet est aujourd’hui un média indispensable pour le bon fonctionnement, ou disons un fonctionnement amélioré d’une démocratie moderne. Mais ce média est jeune et peut être fragile par certains aspects. Les médias traditionnels, presse, radio, télévision semblent indéboulonnables. Certes ils évoluent dans le temps comme toute chose, mais certains programmes comme les 20 heures des grandes chaînes nationales apparaissent désormais comme des "institutions" en soi, sorte, l’expression est excellente, de "grand messe" du soir.

Et en effet, il n’est pas incohérent de voir dans ces grands médias une forme de communion, d’église de pensée culturelle d’une nation ou d’une langue. Cela m’a amené à l’idée que l’on pouvait alors métaphoriquement découper nos 5 pouvoirs sous la forme des 3 ordres de l’ancien régime (fin du moyen âge à la révolution française) : noblesse, clergé et tiers état. 
 
La noblesse ce sont les politiciens des pouvoirs exécutif et législatif, en y ajoutant tous les élus de France non représentés dans les hautes institutions.
Le clergé ce sont la justice et les médias traditionnels, remplaçants des prêtres d’antan, repères du peuple.

 
Et le tiers état, c’est comme auparavant, le reste, DONC, représenté par Internet. Internet ou le tiers état. Internet est la voix du peuple.
 
Ou veux-je en venir me demanderez-vous ? Non pas à une révolution globale, ne parlant pas ici d’économie, vous l’aurez remarqué, mais uniquement de démocratie : liberté d’expression et d’opinion. La révolution était technologique, elle est déjà faite. Non, là où je veux en venir, c’est au sujet de la stabilité, et de la viabilité d’Internet. On peut considérer que les autres pouvoirs bénéficient de "privilèges" vis à vis de la voix d’internet, de par leur plus vieux statut, et parce qu’eux-même profitent et tirent parti d’internet. Internet doit donc se développer pour sa survie, afin de ne pas se faire englober, phagocyter par les autres pouvoirs. Quelles solutions pour cela ? Une vigilance constante. Des connaissances et des compétences en droit en général et en droit civique en particulier. Une vision de l’avancement dans tous les domaines : technique, juridique, etc.
 
Je remarque aujourd’hui qu’il y a un décalage important entre la vision des leaders et ceux qui profitent et usent en bien ou en mal de l’Internet. Prenons un personnage comme Loïc Lemeur, entrepreneur du net, site leader francophone. Loïc Lemeur est virtuellement l’un des hommes les plus influents de France. Il est extrêmement puissant puisqu’il a pignon sur rue dans son domaine, a touché à la politique durant la campagne présidentielle de 2007 et a de plus même participé à quelques émissions de télévision, il connaît donc le sujet. Il maîtrise tous les pouvoirs en dehors de ceux juridiques. Certes son site n’est pas un site d’idées, mais technologique et d’entreprenariat. Mais m’est avis que dès que cet homme émet une idée, elle ne mettra que peu de temps à être adoptée dans tout le monde francophone. Bien, mais quel est sa vision d’Internet ? Elle est élitiste. A la pointe. C’est son rôle, mais cela crée un décalage, car lorsque eux parlent de web 2.0 (qui n’est ni plus ni moins que l’ensemble des technologies et idées/simplifications liées au "Blog"), moi j’aimerais entendre parler d’audience réelle de l’Internet comme moyen d’expression démocratique. Je m’explique : il faut que l’internet devienne un média sûr et certain à 100%, techniquement, juridiquement et même moralement. A l’instar des autres médias. 
 
Il y a trop de débats stériles au sujet de l’Internet, tel le piratage qui est ici totalement hors sujet, puisqu’uniquement lié à la facilité de transfert des fichiers. Plutôt que de piratage, on préférerait des débat sur l’intérêt de la diffusion artistique facilitée. Quel impact, quel avenir ? Le "gratuit" certes intéressant, voire porteur ne doit pas accaparer toutes les attentions.
 
La CNIL, commission nationale de l’informatique et des libertés, fait aujourd’hui un travail minimum, mais elle n’est pas suffisante et risque à terme de se faire dépasser par des enjeux importants.
 
Je pense qu’il faut se battre avec plus de vigueur, aujourd’hui, pour l’Internet. La reconnaissance n’est pas la priorité, mais le droit et la cohérence entre les technologies et les apports démocratiques. Pérenniser un média qui s’annonce comme le média principal des décennies à venir.

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