Des entreprises à la défense de la liberté de la presse

par Michel Monette
mardi 8 novembre 2005

Plus de 25 entreprises, dont les actifs valent plus de 21 milliards de dollars US, accusent explicitement certaines entreprises de collaborer activement à la censure et à la surveillance d’Internet, et d’autres de « fermer les yeux sur sur l’usage qui est fait de leur équipement ou de leur technologie ».

Aucune entreprise n’est nommée dans le communiqué, mais on se souviendra de la controverse autour des activités de Yahoo et de Google en Chine. Reporters sans frontières avait d’ailleurs condamné l’attitude des deux géants de la recherche sur le Web dans un autre communiqué émis en juillet 2004.

PC Inpact rapportait, pour sa part, récemment, que Yahoo aurait aidé la Chine à arrêter un journaliste. Il semble que les bureaux à Hong Kong de Yahoo auraient collaboré avec les autorités chinoises, qui ont ainsi pu retrouver la trace du journaliste Shi Tao, lequel travaillait pour le quotidien économique Dangdai Shang Bao.

Shi Tao a été condamné à dix ans de prison, le 30 avril dernier, pour avoir transmis des copies de messages internes envoyés par les autorités chinoises à son journal pour le prévenir du retour de dissidents sur les lieux de Tienanmen. Les autorités chinoises voulaient mettre en garde les journalistes contre les tentatives de déstabilisation politique de ces dissidents à l’occasion du quinzième anniversaire de la célèbre révolte, révèle PC INpact.

Un communiqué pour la liberté d’expression
Les investisseurs et des analystes financiers signataires du communiqué s’engagent à « utiliser les outils qui sont à notre disposition pour soutenir ces droits à travers le monde tels qu’ils sont définis dans la Déclaration universelle les droits de l’homme des Nations-unies, y compris en matière de liberté d’opinion et d’expression, de liberté de réunion et d’association, et de sécurité des personnes. »

La liberté d’expression est un droit universel que toutes les entreprises doivent respecter, peu importe le pays où elles exercent leurs activités, soutiennent ces investisseurs. Tout un blâme envers Jerry Yang, qui défendait, en mars 2005, la stratégie pragmatique de Yahoo en Chine.

Pour les signataires, « l’action des gouvernements qui censurent, surveillent, isolent et emprisonnent les usagers d’Internet met en péril les apports de ces nouvelles technologies (...) [et] font obstacle à l’essor du secteur d’Internet, qui repose sur un accès libre au Réseau. »


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