Des geeks ou des technophiles ?

par X
jeudi 20 décembre 2007

Les geeks sont partout, les rubriques cadeau (de Noël) des sites les mentionnent. Sont-ils dangereux ? Qu’est-ce que la culture geek ? Un mélange d’ordinateurs et de scènes de science-fiction ? Comment savoir si vous êtes geek ? Sont-ils technophiles ? Peut-on être un technophile honorable sans être geek ?

Qu’est-ce qu’un geek

Attention, on prononce « guik » chez les puristes (ou jik). Prononcez cela [giːk].

Ce terme anglais difficile à traduire en français est plutôt porteur d’une connotation négative en raison notamment de sa prononciation qui rappelle un bruit d’enfant et d’un homographe qui désigne « un clown de carnaval ».

On dit aussi qu’il s’agit d’une personne « complètement passionnée par les nouvelles technologies au point d’en être obsédé ».

À l’origine, le terme était péjoratif, contrairement à nerd qui était, lui, positif. Mais, dans l’usage courant, les deux mots semblent avoir complètement inversé leur signification. « Nerd » désigne aujourd’hui « celui qui occupe le plus clair de son temps devant son écran », mais ce mot a un sens péjoratif alors que geek est devenu plus valorisant !

Comment vit le geek ? Eh bien, sa vie sociale reste assez énigmatique surtout pour ceux qui ne les connaissent pas bien. Difficile d’expliquer pourquoi les geeks, sont généralement très fermés au monde extérieur. On dit même que « certains d’entre eux vont même jusqu’à ne sortir de chez eux qu’à la nuit tombée ». Ils on parfois un look particulier, mais pas toujours. Ils communiquent parfois entre eux dans un jargon difficilement compréhensible par les non-initiés.

Généralement, les spécialistes s’accordent pour dire que le geek a un rapport avec internet et/où l’informatique, est un passionné et est un personnage un peu décalé.

La définition donnée par Wikipédia est la suivante « Un geek (terme anglais se prononçant [giːk] ou [dʒiːk] selon les pays) est un stéréotype décrivant une personne passionnée, voire obsédée, par un domaine précis, généralement l’informatique. Le type même du geek a un profil scientifique et est féru de superhéros et de science-fiction.

Les médias ont ensuite popularisé ce terme qui désignerait plutôt aujourd’hui un accro aux nouvelles technologies - non péjoratif - ce qui est relativement éloigné de la définition originelle. Le terme geek possède donc plusieurs définitions, mais la même étymologie ».

Historiquement, c’est dans les années 60, que sont apparus les premiers geeks. Ces derniers étaient plutôt considérés comme des loosers et n’étaient pas très populaires car ils étaient considérés comme « des associaux » qui s’isolaient dans leur propre monde.

Encore dans un univers à part aujourd’hui, ils triomphent... et - à leur manière - on compte de nombreux geeks. Voyez Second Life avec les mondes virtuels et les avatars... Et tous ceux qui vivent dans une société totalement informatisée.

Observez comment tout le paysage culturel a changé en intégrant l’univers geek : dans des séries télévisées, la publicité, des livres, des bandes dessinées, le cinéma, les jeux vidéo, la décoration, etc. Certains d’entre eux ne jurent que par Le Seigneur des anneaux, Conan, Star Wars, Matrix et Spider-Man (vous connaissez tous un(e) geek, qu’il ou elle soit fan de Star Wars, de jeux de rôles ou de H.P. Lovecraft).

De nombreux blogs sur internet sont consacrés à partager la passion du high-tech sous tous les angles.

Le 30 novembre dernier, Canal+ a diffusé un documentaire sur les « nouveaux maîtres du monde » : les geeks pour « éclairer toute une contre-culture, faite de jeux vidéo, de films, de littérature et, bien sûr, d’informatique ».

Ce documentaire montrait « des geeks sortis tout droit des garages californiens dans les années 60, qui ont fait de notre planète un monde, leur monde. Il présentait des geeks (« guiks »), « qui sont désormais partout ». C’est un hommage à « la geek culture ».

Il débute par une mise en contexte rapide : « Accros à la science et aux mythologies, fans de SF, cinéphages, rôlistes, gamers, dingues d’informatique, notre passion n’a aucune limite. Pendant des années, notre goût pour l’irréalité nous a marginalisés ».

Dans ce documentaire, les participants étaient d’accord sur des références communes : un imaginaire généralement très important, une culture approfondie sur des détails auxquels l’homme ordinaire n’attache aucun intérêt, le fait qu’ils n’ont pas choisi d’être geeks, mais qu’ils le sont devenus à cause d’un film ou d’un dessin animé.

Beaucoup de gens sont des geek qui s’ignorent, ou ont un potentiel certain de geek. Il en est qui sont fiers de l’être et d’autres encore aimeraient le devenir (si je vous assure !).

Mais, êtes-vous un(e) geek ?

Pour vous aider à répondre, les Américains ont même créé un questionnaire en ligne Geek Quiz. A la fin du questionnaire, vous verrez apparaître votre pourcentage de geek... Déjà sur de nombreux blogs, on voit apparaître cette sorte de « certification » !

Dans la culture geek, il y a aussi des soirées geeks, des dîners geeks, des réunions geeks, des gadgets geeks, des diffuseurs d’infos “geek” essentiellement tournés vers les objets high-tech. Pour eux, la définition du geek est donc sensiblement différente... « au sens large c’est l’amateur de high-tech, notamment de gadget ». Un bloger écrit « je pense que, pour être geek, il faut sentir certains besoins, il faut avoir envie d’un truc en se disant c’est indispensable au bon déroulement de ma vie et que ce “truc” apparaisse inutile à 90 % de la population ». Cette culture a déjà son vocabulaire propre (pas encore reconnu par l’Académe française), le verbe geeker, la geekitude, le geekophile, la geekologie, le geekophobe...

En somme, un geek est avant tout un passionné, d’informatique et d’électronique, de nouvelles technologies et avant tout un assoiffé de savoir. Il a une véritable érudition sur les univers mythologiques, fantastiques ou technologiques.

On peut, cependant, ne pas être geek, notamment si on n’a pas la culture science-fiction et autres, en plus du goût et de la pratique immodéré des nouvelles technologies, et se situer pourtant dans la catégorie « des technophiles ».

Qu’est-ce qu’un technophile ?

C’est « une personne enthousiaste à propos des nouvelles technologies » et si on étend un peu plus la définition : « c’est celui qui utilise les nouvelles technologies et se passionne pour elles ». On peut constater que les technophiles sont nombreux en France, si on en croit la dernière enquête de Forrester Research qui précise que « longtemps retardataires face aux nouvelles technologies, les Français sont aujourd’hui devenus de véritables technophiles ».

Ce cabinet révèle même que « la France a pris de l’avance sur plusieurs de ses voisins européens ». Un autre cabinet (Mori - Ipsos), ayant réalisée une étude récemment arrive aux mêmes conclusions. « Contrairement aux idées reçues les jugeant traditionnellement conservateurs en la matière, ils adoptent, certes plus tardivement, mais avec plus d’enthousiasme que leurs voisins, les nouveaux produits high-tech. »

Reste à réfléchir et beaucoup à construire sur la culture des technophiles pour qu’ils ne soient pas de simples consommateurs (certains diraient même des vaches à lait...).

Souhaitons voir se créer des « groupes de réflexion » de technophiles. Par rapport aux geeks, tout reste à faire pour ces derniers.


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