Elie Semoun au Grand Journal symbole du mauvais goût télévisuel

par Lucas
vendredi 27 septembre 2013

Le propre du comique est d’être drôle. Le propre du Grand Journal est de divertir et d’informer. La combinaison Elie Semoun – Antoine de Caunes s’est soldée par un flop monumental qui met mal à l’aise et laisse perplexe pour la suite de ces deux hommes dans la lumière des caméras.

Beaucoup a été écrit sur le Grand Journal et sa nouvelle tête d’affiche. Antoine de Caunes, l’ancien trublion de Nul Par Ailleurs, devait relever le défi de donner un nouveau souffle à l’émission tout en imposant sa patte personnelle. Une touche perso tout en humour et en bonne humeur. Le « maître de cérémonie » avait prévenu, il y aurait des « happenings » et des surprises pour garder en éveil un téléspectateur qui a tendance à s’endormir et même – chose impardonnable en télévision – zapper.

La réception d’Elie Semoun augurait de passer un agréable moment. Sauf que l’humoriste et ancien complice de Dieudonné a cessé d’amuser le public depuis longtemps et que l’interview a pris un tournant aussi inattendu que dérangeant. Créer de toute pièce une fausse bagarre avec un membre du public en laissant croire au téléspectateur que cette montée soudaine de violence est véridique a de quoi laisser pantois.

Le plus indigne dans cette affaire est que ce happening s’est appuyé sur le décès de la mère d’Elie Semoun. Vendre un livre est-il plus important que respecter la mémoire de ses parents ? Malaise sur le plateau, malaise devant son poste de télévision et gros malaise sur Twitter où les réactions forcément hostiles une fois le pot aux roses dévoilé se sont multipliées.

Il aura fallu plusieurs jours à l’humoriste pour reconnaître le « mauvais goût » de cette sortie cathodique. Il en profite quand même pour se lancer des roses et affirmer : « Je crois que je l’ai tellement bien joué que tout le monde a cru que c’était vrai. Le public, pas au courant, était sidéré. J’avoue, franchement, que ce n’était pas de très bon goût. Je fais pas mal d’émissions de promo, je m’y emmerde un peu, alors j’ai envie qu’il s’y passe quelque chose ».

Tout peut-être dit ou fait, mais la seule condition est d’être drôle. Echec sur toute la ligne pour Elie Semoun et pour un Grand Journal qui n’a décidément pas grand-chose d’intelligent ou de réellement amusant à proposer au public. Une vacuité télévisuelle qui profite à la concurrence, Cyril Hanouna en tête, dont les audiences sur D8 font de plus en plus d’ombre à la grande sœur Canal+. À force de jouer avec le vide, on finit par tomber dedans. 


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