Entreprises - Video killed « ze » Renault « cost killer » !

par abcbroadcast-leblog
jeudi 24 mars 2011

La vidéo qui tue !

 

C. Ghosn : "je présente mes excuses personnelles aux trois cadres"

 

Des images qui, depuis, font le tour du monde et illustrent, malheureusement pour Renault et son PDG, ce que je publiais il y a près de 2 semaines, le 8 mars dernier sous ce titre déjà : Video killed "ze" Renault "cost killer". Ou comment en situation de crise on peut se tirer une balle dans le pied en utilisant la télévision :

 » C’est sur le site lesInrocks.com que l’on peut lire une des enquêtes les plus nourries sur ce qui s’annonce depuis quelques jours comme une sombre mascarade : l’affaire d’espionnage chez Renault. A trop couper des têtes et des coûts pour gérer l’entreprise, valant à Carlos Ghosn son surnom de « cost killer », le PDG de l’alliance Renault-Nissan a « guillotiné » un peu trop vite, semble-t-il, les 3 cadres de la marque au losange soupçonnés sans preuves formelles de fuites sur les véhicules électriques « maison ».

by_Scaraboy

C’était pourtant pour « protéger Renault », pour ne pas « être une cible molle » comme Carlos Ghosn l’a martelé sur le plateau du 20h de TF1, le 23 janvier dernier, face à Claire Chazal. Et tout le monde en convient, c’est le rôle de tout PDG de défendre l’entreprise qu’il dirige. Mais il est aussi de son devoir de bien gérer la communication pendant la crise que la société traverse pour ne pas aggraver la situation. C’est une bonne chose d’être transparent dans de telles circonstances mais uniquement lorsqu’on a quelque chose de tangible à dire ou à montrer. Une preuve irréfutable et pas simplement « des certitudes » ! Et d’autant plus lorsqu’on choisit la télévision en général comme moyen de communication et en particulier la grand-messe que représente le 20h de TF1.

Comme le laisse entendre François Krug dans son article sur eco.rue89.com : « le plus déstabilisé est désormais le patron même de Renault ».

Une mise en garde que formulait, dès le surlendemain de cette intervention hasardeuse, Didier Heiderich, président de l’Observatoire international des crises, et auteur de « Plan de gestion de crise » (éd. Dunod, octobre 2010) sur france24.com : « Il existe un principe de base de la communication de crise : il ne faut pas être contredit par les faits. … Qu’est-ce qui va se passer si une enquête sérieuse vient remettre en cause le lien avec l’espionnage industriel chinois ? En prenant ainsi la parole, Carlos Ghosn s’expose. Si la thèse de l’espionnage industriel tombe à l’eau, sa réputation risque d’en pâtir. Cette intervention télévisée pose la question de savoir s’il est opportun de prendre la parole quand on ne peut pas étayer toutes ses affirmations. »

Et j’ajouterais que c’est le fait que cette communication ait été télévisée qui pose problème. Car en cas de crise, préférez-vous être vu ou entendu ?

Ce n’est pas faute de le mesurer depuis des décennies, la puissance de la télévision pour générer une émotion collective, cibler une marque ou un homme n’est plus à démontrer. Ce qui n’aurait, sans doute, pas été le cas en choisissant la radio et même mieux, le propre site web de l’entreprise qui a du connaître des pics de fréquentation.

Seule une intervention et une diffusion plus rapide que les journalistes permettent de garder le contrôle de la situation. En utilisant votre propre site web comme un véritable médium avec du contenu audio notamment, vous pouvez être aisément réactif, jouer la transparence et occuper le terrain en plaçant votre message sans risquer de vous faire piéger et de retourner la crise contre l’image même de votre propre entreprise. »

 
ABCBroadcast-leblog

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