Et les aides à la presse écrite, on peut en parler ?

par Lucas
mardi 8 octobre 2013

La presse est en général peu curieuse. Traiter des marronniers que sont le classement des hôpitaux, des vins ou de l’état de l’immobilier dans les grandes villes ne pose aucun problème. Fournir un travail de fond, réellement journalistique ou faire paraître des informations qui font mal au secteur de la presse, voilà des sujets bien trop délicats pour la plupart des rédactions qui vivent de la publicité, mais aussi et surtout de subventions publiques… Un sujet sur lequel s’est penchée la Cour des comptes et qu’ont rapidement enterré des médias sans âme ni fonds propres. 

Ces journaux qui vivent de subventions publiques

Avez-vous entendu parler des aides à la presse ces derniers temps ? Les rares personnes qui ont lu des informations sur ce thème seront certainement tombées sur des papiers plaintifs dans la presse de droite et de gauche qui annoncent la mort de la presse libre. Pourquoi une telle prédiction ? Hé bien parce que l’Etat s’est enfin décidé à procéder à quelques coupes budgétaires (rien d’important, la dette publique n’est que de 1912 milliards d’euros…), mais cela n’est pas du tout au goût des journaux achetés dans les kiosques (et envoyés par la Poste).

56 millions d’euros de subventions en moins pour la presse écrite en 2014. C’est ce que prévoit le projet de loi de finances concocté par les socialistes. Si cette réduction notable ne concerne qu’en majorité la partie « envoi de journaux par voie postale », cette mesure est un bon début dans l’optique d’être réellement informé par une presse indépendante et libre.

Si les rédactions poussent des cris d’orfraie, on l’explique aisément par le fait que la presse n’est pas un secteur rentable économiquement. Les déboires financiers de journaux comme Le Parisien ou L’Humanité sont des exemples marquants de médias qui ont perdu la flamme, leurs lecteurs et donc leurs rentrées d’argent. Dans ce contexte, l’aide de l’Etat est plus que nécessaire, elle est vitale. C’est pourquoi certains articles ont carrément affirmé que le gouvernement cherchait à tuer la presse libre avec les coupes budgétaires. Vraiment ? Peut-on revendiquer une quelconque liberté quand on est financé par l’Etat et par des repreneurs privés du type Pierre Bergé et Edouard de Rothschild ?

Cette affaire est ridicule et montre encore une fois que la plupart des médias qui prétendent informer pensent d’abord à leurs propres intérêts avant celle de la liberté d’expression et du devoir d’informer. Ne nous y trompons pas, si l’Etat se désengage un peu, ce n’est pas pour donner de l’air à un secteur médiatique sous dialyse. C’est uniquement pour trouver quelques malheureux millions d’euros à dépenser ailleurs. Le chemin est encore long avant que la presse ne soit définitivement privée de la gangrène de la soumission économique à l’Etat. Le rapport de la Cour des comptes relatif aux aides de l’Etat à la presse écrite, honteusement passé sous silence depuis sa sortie en septembre dernier, illustre bien la forfanterie dont se rendent coupables nos journaux d’information.

Lorsque l’on ouvre un journal, les articles écrits avec les pieds, les dépêches AFP à peine remanier et les soi-disant articles de fond écrits dans un style pédant ne sont que le fruit d’un travail subventionné par nos impôts. Alors, cherchons des informations de qualité et laissons mourir ces journaux qui ont depuis longtemps trahi le combat pour une presse libre et digne de foi. 


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