Eva Joly : Où Facebook désactive abusivement et Marianne2 publie une info inexacte

par Le Hobbit Reporter
mercredi 18 août 2010

Dans son article d’aujourd’hui sur la notoriété web d’Eva Joly le journal satirique dévalorise la popularité de l’élue européenne en prétendant, entre autres choses, que sa présence sur le réseau social Facebook est récente et ne dépasse pas quelques centaines de membres.

Effet d’opportunité ? En effet, n’est-il pas vraiment étrange que cet article paraisse alors que l’ancien groupe qui la représentait sur Facebook jusqu’à la semaine dernière, vient de disparaitre ? Il s’agissait d’un groupe non officiel de « fans », qui comptait jusqu’à il y a quelques jours, 7000 membres.

Après avoir pris contact avec l’administrateur bénévole du groupe qui l’animait depuis le 20 août 2008 cette information a été confirmée. Donc la popularité de l’ancienne juge grandissait sur le Web bien avant qu’elle entre en politique. C’est d’ailleurs pour cette raison que la page s’intitulait "Juge Eva Joly". Ce militant de la première heure indique qu’il a été contacté par Eva Joly, en septembre 2009, alors que la page qu’il avait créé comptait déjà plus de 5000 membres dans le monde entier. Peu d’élus sont capables à ce jour d’afficher ce résultat, surtout avec une carrière politique naissante et aussi peu de mandats derrière soi. Elle souhaitait désormais créer sa propre page Facebook, officielle. En accord avec le cabinet parlementaire de Bruxelles de cette dernière, il a cessé de mettre à jour cette page (Facebook ne permet pas de fermer soi-même un groupe à ses administrateurs) en y mettant un lien ostensible vers le nouveau profil politique d’Eva Joly. Donc : sans aucune mise à jour ni animation, ce groupe est passé de 5000 membres, en septembre 2009, à 7000 ces jours-ci !

Il précise également que son compte personnel, qui lui permettait d’administrer le groupe, a été "désactivé", sans sommation, ni explication, la semaine dernière. Ou tout au moins avec pour seul argument ce courriel :

" Re : My Personal Profile was Disabled

Votre compte a été désactivé car votre comportement sur le site a été identifié comme gênant, voire même menaçant, par certains utilisateurs de Facebook. Les comportements interdits comprennent, sans pour autant s’y limiter :

• L’envoi d’invitations à des personnes que vous ne connaissez pas
• L’envoi de messages à plusieurs reprises à des personnes que vous ne connaissez pas
• Les invitations non sollicitées à des fins commerciales ou personnelles

L’examen de votre situation nous a permis de conclure que vous aviez enfreint notre Déclaration des droits et responsabilités. Vous ne pourrez plus utiliser Facebook. Cette décision est finale et sans appel.

Nous ne pouvons, pour des raisons techniques et de sécurité, donner plus d’informations sur cette décision. Merci."

Le groupe "Juge Eva Joly" étant attaché à ce compte a donc lui aussi disparu.

En dehors de la polémique qui accuse actuellement Facebook de délit de sale gueule, due aux centaines de milliers de comptes "désactivés" par des robots de messagerie Web 2.0, et suite à des signalements - délations, disent les "désactivés" -, cet article pose surtout le problème des sources qu’a utilisé le journaliste. Et de la réelle motivation du constat qu’il fait.

Gérald Andrieu se languirait-il de la trêve estivale ? Tous ses chers élus et têtes de turcs préférées étant au soleil, alors que lui doit trouver un p... de sujet d’article dans un petit bureau parisien tout gris ? Aurait-il jouer avec sa souris en se contentant, pensivement, des premières occurrences de Google et de Facebook, qui comme on l’apprend dans toutes les bonnes écoles de journalisme, sont des sources fiables ?

Et pour les lecteurs qui douteraient encore, voici le relevé de statistiques - en pleine expansion - de septembre 2009 du groupe Facebook "Juge Eva Joly", qui a été gentiment transmis par l’administrateur : Facebook _ Stats Sept 09 EVA

Il a également mis à notre disposition, en cas de soucis, le courrier d’Eva Joly lui demandant l’arrêt du groupe non officiel, pour la création de sa nouvelle page officielle.

En conclusion, on est en droit de se demander ce qu’en définitive, le citoyen préfère :

- un élu qui mise sur l’omniprésence médiatique et Internet, investissant des sommes astronomiques, provenant en partie de l’argent du contribuable, dans la communication et l’Image ?

- ou une élue qui préfère, pour sa communication, faire confiance à son équipe, aux militants, et utiliser plutôt ses fonds de campagne dans ce pour quoi elle a été élue : la gouvernance éthique, la lutte contre les paradis fiscaux et les banksters ?


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