Excès de zèle ou tartuferie à France Télévisions ?

par Brady
mercredi 27 décembre 2006

Marie Drucker (par ailleurs nièce de l’inoxydable Michel Drucker) se retrouve victime de sa relation avec le ministre de l’outre-mer François Baroin, et se voit menacer de mise à l’écart pour cela... N’est ce pas un peu excessif ?

Ce qui surprend dans cette affaire, c’est la rapidité avec laquelle elle a éclaté. Pour une liaison (récente) avec le ministre de l’outre-mer François Baroin, Marie Drucker risque de se faire mettre à l’écart du Soir 3, en plein contexte pré-électoral (et ceci même si François Baroin est loin, très loin d’être un proche du candidat de son parti...).

Certes, il y a eu un précédent : le cas de Béatrice Schönberg, privée de 20 heures en campagne électorale en raison de son mariage avec Jean-Louis Borloo. Anne Sinclair avait décidé d’arrêter 7 sur 7 (de toute façon en perte d’audience...) après l’arrivée au sein du gouvernement Jospin de DSK, son conjoint. Et si Chritine Ockrent continue de présenter des émissions politiques quoi que fasse son Bernard Kouchner de conjoint, elle ne présente qu’en troisième partie de soirée. Mais chassez les compagnes de ministre, n’est-ce pas un peu excessif, et n’est-ce pas surtout évacuer un vrai problème (la connivence des médias) en s’acharnant sur de faux responsables ?

D’une part, deux conjoints peuvent être en désaccord politique complet. Danielle Mitterrand était bien plus à gauche que son conjoint, et il y a le cas du couple Schwarzenegger en Californie, le mari gouverneur républicain, la femme héritière de la famille Kennedy et proche du mouvement démocrate. Surtout que Soir 3 n’était pas le plus orienté des JT, et soupçonner de connivence sa présentatrice vedette au bout de quelques jours de relations apparaît un peu rapide... Après tout, mondes politique et journalistique sont étroitement reliés, d’anciens journalistes devenant parfois hommes politiques (Noël Mamère, Dominique Baudis, Jean-Marie Cavada...), certains journalistes étant fils ou fille de politique (Laurence Ferrarri, fille d’ un ancien député d’Aix-les-Bains). Et punir le dernier échelon, cela semble être une bonne diversion pour ne pas frapper la direction.

Car après tout, qui décide de cette mise à l’écart ? Patrick de Carolis. Nommé fin 2002, après le changement de majorité gouvernementale, à la place de Marc Tessier, plus proche du gouvernement Jospin. Et de Carolis, s’il est un excellent journaliste, a aussi publié un livre d’entretiens avec... Bernadette Chirac. Une proximité qui n’a pas choqué lors de sa nomination. De même, il y a des liaisons plus inquiétantes entre les grands groupes contrôlant la presse privée (Dassault, Lagardère, Bouygues...) et le fait que ces groupes aient aussi de grosses activités dans l’armement ou le bâtiment, en faisant des fournisseurs appréciables du gouvernement. Et franchement, ce genre de liaison connue de tous est quand même bien plus préjudiciable à la neutralité des médias que la vie privée d’un couple qui, en l’occurrence, semble servir uniquement de bouc émissaire...


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