Extrémiste

par Fanny
jeudi 17 janvier 2019

Les aider à comprendre

Ils sont au désespoir. Ils sont rejetés, détestés, agressés. Ils ne comprennent pas.

Aidons-les à comprendre.

Matin, midi, et soir ils nous parlent d’extrême droite et d’extrême gauche. Matin, midi, et soir ils cherchent à délégitimer des partis politiques qui recueillent 45% des suffrages des Français.

Ce qualificatif « d’extrême » renvoie en effet au nazisme et au communisme de sinistre mémoire (les régimes hitlérien et stalinien auxquels ces deux systèmes sont assimilés dans la mémoire collective). L’extrémisme n’a pas vocation à gouverner, pas même à s’opposer dans un régime démocratique. Il est délégitimé, rejeté a priori.

Les deux grands partis qualifiés « d’extrêmes », LFI et RN, sont-ils des partis extrémistes ? Les Français qui votent pour ces deux partis sont-ils des extrémistes ? Chacun connaît la réponse.

LFI et RN sont deux partis républicains dont les positions s’écartent de la doxa mondialiste, sans pour autant aller jusqu’à préconiser un « Frexit ». Moins « extrêmes » que les conservateurs britanniques. Une opposition modérée. Ce qualificatif « d’extrême » est tout simplement mensonger. Une « Fake News » magistrale que les champions des « Good News » nous envoient à la figure matin, midi, et soir.

Ce mensonge, nos journalistes le répètent ad nauseam. En sont-ils conscients ? Réfléchissent-ils avant de parler ou d’écrire, sont-ils autre chose que des perroquets bien dressés ? Questions outrageantes que l’on se poserait naturellement dans un régime autoritaire, pas en démocratie.

Doit-on comprendre que nos journalistes, probablement dotés d’une intelligence normale, nous passent un message subliminal : « nous, journalistes du mainstream, ne sommes pas vraiment libres, contrairement à ce que l’on clame. Nous sommes obligés de parler la novlangue (newspeak - 1984) imposée d’en haut. On nous a dit que LFI et RN sont « extrêmes » : nous sommes tenus de répéter « extrême gauche », « extrême droite », « extrême gauche » ... ».

On pourrait le comprendre, l’accepter même et compatir. Les temps sont durs pour tout le monde. Mais ce qui devient insupportable à la longue est que cette novlangue infecte tout le discours médiatique, avec ses « dérapages »*, ses propos « controversés »*. Elle est parlée sans effort, quasi naturellement. Le monde réel tel qu’il nous est présenté par nos médias est filtré, traduit du Français en novlangue, cette dernière étant un idiome purement idéologique.

Il faut comprendre notre colère. Nous ne supportons plus cette novlangue. Nous voulons des journalistes parlant Français, tout simplement. Une très belle langue, assurément, avec ses variantes littéraire, populaire, populiste même. Toutes ces variantes nous conviendraient, hors la novlangue, cette variante mensongère qu’on ne supporte plus.

Alors, chers journalistes, chaque fois que vous me traiterez d’extrémiste, au motif que je voterais pour un parti que vous qualifiez d’« extrême », je vous renverrai une bonne claque, une claque virtuelle et orwellienne bien entendu : je ne suis pas un extrémiste.

 

*« Dérapage » signifie en Français : parole qui a un sens. Propos « controversés » signifie : non conformes à la pensée « mainstream ».

 


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