Facebook n’aime pas les pompiers

par NicolasFoch
jeudi 13 août 2015

Sous ce titre évocateur, voici pourquoi les pompiers rencontrent des difficultés avec le média social Facebook. Quand les avantages se transforment en inconvénients... Réflexions.

En 2009, les sapeurs-pompiers français ont utilisé Facebook en créant des profils pour la première fois, et ce avec plusieurs objectifs. En premier lieu, un profil est avant tout une « vitrine » de l’actualité et du savoir-faire des soldats du feu. C’est également un moyen de susciter des vocations pour les futurs professionnels, de donner des conseils pour les différents concours.

Un profil Facebook permet également de valoriser le métier et de recruter des sapeurs-pompiers volontaires, éléments indispensables dans la chaîne des secours français. Un profil Facebook, c’est aussi la possibilité d’expliquer aux populations quels sont les enjeux de la sécurité civile sur le territoire.

Les Services départementaux d’incendie et de secours étant également des établissements publics, c’est avec l’argent public (nos impôts) que nous pouvons travailler, soit avec les contributions du conseil départemental, des mairies et des intercommunalités. Il est donc bien normal d’informer nos contributeurs de notre travail, des bilans et perspectives…

Facebook, il y a quelques années, a changé ses règles en créant des « fans pages », qui permettent de faire la distinction avec les profils personnels. Ceci est certes une bonne chose. Mais…. Il y a un mais. Pour les sapeurs-pompiers, ces changements induisent une problématique dont semble se moquer Facebook.

Repérer et traiter les signaux des réseaux

Une « fans page » n’offre pas les mêmes possibilités qu’un profil. L’avènement des réseaux sociaux amène les sapeurs-pompiers à veiller internet, ses signaux forts, ses signaux faibles également. En cas de crise ou d’urgence, il est important de pouvoir établir une cartographie de la situation, qui permettra de faire remonter des informations importantes.

Avec une page de type « profil », il est possible de suivre le fil d’actualité de ses amis, des amis de ses amis. Mais cela s’arrête à ce cercle plus ou moins restreint. La seule possibilité de tracer un signal est de suivre les hashtags (le fameux dièse suivi d’un mot clé).

Mais combien d’entre nous taguent leurs actualités ? Peu, en effet, contrairement à Twitter où cette façon de faire est intrinsèquement liée à l’outil. De fait, une grande partie des signaux se perd dans la nature lorsque l’on gère une « Fans page ». La question se pose alors de savoir comment repérer, tracer et analyser les différents signaux qui se propagent très rapidement sur les réseaux sociaux.

La solution : écouter les pompiers

La solution pour avancer serait de… revenir en arrière. Soit d’autoriser les services d’incendie et de secours à garder leur profil plutôt qu’une « Fans Page ». Les SDIS de France étant clairement identifiés (un par département), il suffirait de se mettre autour de la table pour trouver une solution à cette problématique.

Un courrier a été adressé au service de presse de Facebook, sans réponse pour l’heure. La question reste donc entière. Pour l’instant. Ce qui me fait penser que Facebook n'aime pas les pompiers français...ux

Exemple de page Fan Facebook (lien)

Cette réflexion est strictement personnelle et n'engage que l'auteur. Elle fait suite à dix années d'expérience des réseaux et médias sociaux en faveur des citoyens.

 

De l’utilité des réseaux sociaux pour les sapeurs-pompiers
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