Google, la folie des grandeurs
par youri
vendredi 8 décembre 2006
L’appétit de Google est décidément insatiable ! Le leader de la publicité sur Internet part à la conquête des médias traditionnels. Objectif : devenir l’acteur incontournable des campagnes publicitaires...
Google dans vos kiosques
Google vient de passer un accord avec cinquante journaux américains (New York Times, Washington Post, Tribune...) pour tester l’intégration de son système de gestion publicitaire AdWords aux supports papiers.
Cent annonceurs ont été triés sur le volet parmi lesquels Netflix,
eHealth, eBags... pour participer à ce qui pourrait bien être une
révolution publicitaire. A terme, les 400 000 annonceurs de Google
devraient bénéficier de ce système.
Une plate-forme est mise à disposition de ces derniers pour choisir le
support, le format, et la date de publication afin de participer aux
enchères. A la différence des distributeurs Web, les journaux sont
libres d’accepter ou de refuser une annonce en fonction de leurs
publications.
A l’issue de la phase de test, Google percevra 20% de commission
(contre les 30% à 40% sur le Web), du moins dans les premiers temps.
Google vise les 50 milliards de dollars que représente le marché publicitaire de la presse papier aux Etats-Unis (contre 12 milliards pour Internet).
Etrangement, Google intervient sur ce marché au moment même où les procès fusent entre Google News et les agences de presse.
En rendant celles-ci dépendantes des revenus engendrés, Google peut espérer contrer les attaques juridiques. Car si certaines firmes sont méfiantes, du fait de la perte de contrôle engendrée, la crise que traverse actuellement la presse les incite pour la plupart à adhérer au projet.
Google sur les ondes
Mais quand on s’appelle Google, on ne se limite pas à envahir le Web et
la presse ! D’ici la fin de l’année sera intégrée à la plate-forme
AdWords la publicité radio.
Eh oui, Google compte bien aussi profiter des 20 milliards de dollars générés par ce type de publicité (ça fait beaucoup de milliards dans tout ça...) aux Etats-Unis.
A ce titre, Google a racheté en janvier dernier la société dMarc Broadcasting
pour 100 millions de dollars (accord prévoyant le versement d’un
milliard supplémentaire en fonction des résultats obtenus) ; dMarc a mis
au point une plate-forme permettant l’automatisation des publications
et est utilisé par 4600 radios américaines.
Votre mobile aussi
Bon alors le Web, les journaux, la radio, quoi d’autre ? Ah oui, le téléphone aussi ! Google a lancé récemment Google Mobile au cas où vous ne pourriez vous passer du moteur de recherche et de ses applications pendant vos déplacements.
La firme y voit là aussi la possibilité de générer du cash
supplémentaire en incorporant son système Adwords avec la possibilité
pour l’utilisateur de téléphoner directement à l’annonceur. Les tarifs
publicitaires sont identiques à ceux du Web.
Un appétit d’ogre
Etant
donné le récent rachat de YouTube pour 1,6 milliard de dollars, et la
négociation avec des chaînes de télévision, nul doute que Google
souhaite également s’emparer du petit écran.
Google cherche donc à s’imposer comme l’unique plate-forme
multisupport capable de gérer tout type de publicité de manière ciblée
et automatisée.
Si les désirs de la firme se réalisent, les annonceurs passeront par
Google pour l’intégralité de leurs campagnes publicitaires. La firme
deviendra donc un acteur incontournable et aura tout loisir d’imposer
ses conditions en créant un rapport de force véritablement inéquitable.
A part ça, chez Google, ils sont contre le monopole !
Youri Regnier
http://www.googlinside.com/