Infocapitalistes et pronétaires : collaboration possible... et fructueuse !

par Didier Durand
mardi 17 janvier 2006

Dans leur nouveau livre, La révolte du pronétariat et dans le blog associé, Joël de Rosnay et Carlo Revelli évoquent la nouvelle lutte de classes entre infocapitalistes (= médias traditionnels) et pronétaires (= membres de la blogosphère et acteurs du Web 2.0 - " bichonnés" stratégiquement par Yahoo).

Ainsi, J. de Rosnay dit, dans cet interview :

Dans mon billet sur le blog www.pronetariat.com, je défends plutôt l’idée que la solution ultime pour les deux parties est une collaboration harmonieuse fondée sur un équilibre sain :
Je me sens actuellement un peu isolé avec cette théorie ;-) au moins, Guillaume Champeau partage mon point de vue. Ouf, on se sent moins seul !

Et, puis, la Neue Zürcher Zeitung vient d’illuster, par des exemples concrets que la collaboration entre infocapitalistes et pronétaires peut exister :

Vu son propre modèle de fonctionnement à but lucratif, VG adopte une démarche réaliste : il paie les citoyens pronétaires qui collaborent avec lui.

De 20 euros pour une alerte de base, on peut aller jusqu’à 2400 euros pour le scoop de grande envergure ! VG paie au total environ 150 000 euros par an pour obtenir ce contenu exclusif via ses lecteurs. C’est finalement une toute petite somme, quand on considère l’esprit de communauté et la fidélité qu’une telle approche génère parmi les lecteurs.

Pour conclure, je reprendrai la vision de Dan Gilmor, l’ex-chroniqueur du San Jose Mercury News, devenu évangéliste du journalisme citoyen :

"Cette nouvelle forme de journalisme fait son chemin, un journalisme participatif dans lequel des non-journalistes ajoutent ce qu’ils savent à propos d’un sujet pour qu’ensuite les journalistes et les autres y creusent de quoi reconstruire la réalité. C’est un changement majeur, c’est ce qui m’intéresse, la complémentarité entre journalisme professionnel et journalisme citoyen : il vaut mieux plusieurs voix qu’une seule, et la technologie permet cela."

Laissons juste un peu de temps au temps pour que les pièces du puzzle actuel finissent par trouver comment s’assembler entre elles. Il y aura, bien sûr, à limer les quelques contours encore trop anguleux !


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