Internet, bête noire de la presse écrite ?

par Maealoha
lundi 12 mars 2012

La presse écrite serait-elle en train de crouler sous le poids des nouvelles technologies de l’information ? 

La lecture des journaux prendrait-elle la direction du cimetière ? Selon, Steve Ballmer, PDG de Microsoft : 

D'ici 10 ans, plus aucun média ne sera consommé autrement que sur internet

En effet, internet permet de créer un nombre de supports nouveaux en nombre quasi-illimité. Une rupture s'est opérée : Pour la première fois depuis que la grande presse généraliste a été créée au milieu du 19ème siècle, elle n'est plus et ne sera probablement plus jamais le vecteur privilégié des annonceurs. Ce sont les conditions de production d'une information de qualité et surtout de masse qui se trouvent brutalement remises en cause, voire même détruites. 

De grands journaux régionaux qui vendaient de 200 à 300 000 exemplaires sont déjà morts depuis quelque temps ou se sont mis à l'heure du numérique en développant des éditions en ligne et les plus grands journaux des Etats-Unis comme le New-York Times ou encore le Los Angeles Times sont dans des difficultés telles que l'on puisse imaginer qu'ils soient obligés de fermer à terme. Ces machines à produire de l'information sont centrales : si elles n’ont plus les conditions de financement et donc de production de l'information, nous ferons face à unappauvrissement inévitable de l'information à laquelle nous pouvons avoir accès. Le monde dans lequel nous vivons est en train de changer.

Si nous sommes dans une société où l'information devient une denrée rare, nous pouvons dire qu'il s'y génèrera un certain optimisme, optimisme qui du point de vue démocratique peut-être opéré. Pourquoi optimisme ? Optimisme car selon moi, les sociétés continueront à avoir besoin de l'information. De plus, toutes les personnes étant dans des situations de responsabilité sociale en auront besoin et la demanderont certainement. Nous risquons de nous retrouver dans un monde où cette information sera rare et donc chère, ou du moins plus chère qu'elle ne l'est déjà. Si nous voulons un journalisme qui continue à avoir une certaine légitimité, il devra inévitablement être de bien meilleure qualité qu'il ne l'est aujourd'hui. Quand une information est diffusée dans Le Monde ou Le Figaro, titres exerçant une fonction de « Label de qualité », elle sera diffusée partout ailleurs. Si elle devient réservée à des gens qui payent très cher, elle sera diffusée beaucoup moins largement, le pouvoir de l'information serait donc considérablement diminué et un problème de vie démocratique se poserait alors. Problème auquel nous nous trouvons indirectement confrontés, au point où aux Etats-Unis, certains hommes politiques et responsables se demandent pourquoi ne pas faire de la presse un service public.

En ce qui concerne la presse française, les responsables de journaux semblent aujourd'hui très peu réactifs. Ils ne veulent pas croire ce qu'ils savent, ni remettre en cause ce qu'ils ont appris depuis toujours. Ils veulent continuer plus encore à exercer leur métier comme avant, agissant comme de véritables conservateurs de la presse traditionnelle


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